Angoisses
Qui d’entre nous ne s’est pas plaint, un jour ou l’autre, de mal dormir, de se réveiller la nuit sans pouvoir retrouver le sommeil, assailli par toutes les angoisses du quotidien devenus monstres gigantesques.
Lorsque ces troubles s’installent, tout devient de plus en plus difficile. On commence à prendre des cachets pour dormir le soir et d’autres pour se réveiller le matin, car il faut bien avancer quand même, dans notre société où la solution doit suivre immédiatement le problème. Pas de temps à perdre pour réfléchir au comment du pourquoi...
Or pour certains, ces traitements sont devenus indispensables à leur bien-être. Ils n’envisagent donc pas de se passer de leur «béquille». En effet, ces médicaments exposent à des risques d’abus et de dépendance.
Triste record. Notre pays est le champion de la consommation de ces produits. Plus de dix millions de Français en usent régulièrement.
Il ne s’agit pas de remettre en cause l’intérêt thérapeutique des somnifères qui apportent une solution rapide à une situation d’urgence. A condition d’envisager dès le départ un sevrage (leur prescription ne devrait jamais dépasser les trois mois) où le patient est fortement impliqué avec le soutien de son thérapeute. Une utilisation prolongée expose en effet à un certain nombre d’effets indésirables : troubles neuro-psychiatriques, perte de mémoire, risque de chute ou encore troubles de la vigilance pouvant provoquer des accidents. Une découverte récente révèle que ces produits augmenteraient de moitié les risques de déclarer une maladie d’Alzheimer. S’il s’agit d’abord de libérer le patient de l’angoisse qui l’oppresse, et ensuite de lui permettre de reprendre les rênes de son psychisme, si ces médicaments apportent indéniablement une aide précieuse pour surmonter une épreuve, ils n’en soignent pas la cause.
Un relais doit être engagé avec d’autres thérapies. Selon les cas, il peut s’agir d’un traitement antidépresseur, d’une thérapie cognitive et comportementale, de séances de psychothérapie et plus généralement d’un mode de vie, de choix et de priorités à remettre en question. Pour régler le problème à la racine et éviter les récidives.