LES ACHETEURS SONT PERDUS
Les professionnels sont catégorique, les ventes de diesel sont en baisse même si elles représentent toujours la majorité des ventes dans l’occasion. Les futurs acheteurs sont de plus en plus hésitants face à l’avenir incertain de ce type de véhicules. Y a t-il des affaires à faire, probablement…
Les professionnels sont catégorique, les ventes de diesel sont en baisse même si elles représentent toujours la majorité des ventes dans l’occasion. Les futurs acheteurs sont de plus en plus hésitants face à l’avenir incertain de ce type de véhicules.
Essence ou diesel ? Il y a encore deux ans, trois-quarts des acheteurs de voitures choisissaient sans sourcilier la deuxième option. Aujourd’hui, il n’y a guerre que dans l’occasion ou la «gazole» tient le choc. Un petit tour auprès des professionnel ou sur «le bon coin» permet de se rendre compte que la tendance n’est plus la même. Avant, on était plutôt sur du 80 % d’achats diesel, on revient sur du 50/50.
« La tendance c’est acheter de l’essence », confirme un commercial. « C’est que de l’essence », lance un chef des ventes pour une marque française avant de nuancer : « Sur les plus gros modèles, type monospace ça reste quand même une demande de moteurs diesel. » Ce que confirme un agent chez Renault. « Pour les citadines, on a une majorité de demande d’essences mais à partir des segments D (familiale) et même C (monospaces com- pacts), la tendance est plus au diesel. » Ce désamour face au gasoil n’est pas à chercher dans un quelconque revirement écologique des acheteurs mais plutôt du côté de leur porte-monnaie.
La volonté du gouvernement de rapprocher le prix du litre d’essence de celui du litre de gazole fait douter les potentiels acheteurs. DES CLIENTS UN PEU PERDUS
« Les gens ont peur de ce qui peut se passer à l’avenir », a pu constater les professionnels que nous avont rencontré.
« On ne sait pas bien où l’on va, en fait, avec le diesel », corrobore Jeanne, une retraitée à la recherche d’une seconde voiture. Pour elle ça sera une essence. « On ne fera pas beaucoup de kilomètres avec, donc le choix est évident mais si une bonne occasion se présente on ne dira pas forcément non. Pour nous ce n’est pas dramatique mais pour les budgets plus modestes et les concessionnaires, cette augmentation à la pompe a des conséquences plus impor- tantes. »
Chez un concessionnaire, Émilie et Stéphane sont aussi dans l’expectative. « On cherche une voiture pour madame. Elle fait beaucoup de kilomètres donc on part plutôt sur un diesel mais on se pose quand même quelques questions. Est-ce que ça vaudra encore le coup dans quelques années ? »
Jean-Jacques est plus catégorique : « Le diesel, c’est fini, lance cet habitant de Caneten-Roussillon à la recherche d’une bonne occasion pour son petit-fils. Ça pollue et ça revient cher. Et on ne voit plus la différence sur le prix à la pompe. »
Des arguments que tentent de balayer les concessionnaires. « C’est à nous de les convaincre. Au niveau de la pollution, il y a les filtres à particules. Un moteur diesel peut consommer jusqu’à deux fois et demie moins qu’une essence. Tout dépend du modèle, du kilométrage et des habitudes de parcours ».
Il faut dire que la flotte se trouve à la croisée des chemins avec une majorité d’occasions à vendre pour de moins en moins d’intéressés. « Il faut attendre une certaine régulation », ne cache pas Jean-Baptiste qui ne s’affole pas pour autant. Le diesel n’est pas encore tout à fait mort d’ailleurs, aujourd’hui, si l’on cherche un véhicule d’occasion, les petits diesel sont devenus moins cher que leur équivalent essence.
Se séparer de son vieux diesel sera de plus en plus compliqué