Ce n’est pas moi, c’est l’autre
Tel pourrait être le résumé de la journée que nous avons vécue lundi. Une journée d’où le système Macron sort ébranlé, après que Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, et le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, se furent renvoyés la patate chaude.
Après tout, pourquoi l’un et l’autre porteraientils le chapeau ? Ces deux hommes étaient les lampistes désignés, les boucs émissaires annoncés, alors qu’à l’évidence, tout s’est passé au-dessus d’eux et que l’Élysée en général et le Président en particulier étaient les seuls à connaître la vérité. M. Macron aura beau se retrancher derrière des paravents, c’est lui qui restera en première ligne.
Isolé dans un palais qu’il croyait mieux ignifugé face aux scandales, le Président se tait et essaie pour une fois de ne pas faire d’étincelles. La République est certes « inaltérable », mais ses représentants redoutent toujours les courts-circuits! Surtout quand les fusibles fondent mais refusent de sauter, comme s’ils étaient reliés à une installation bricolée entre amateurs et manifestement loin des normes de sécurité. Après un tel démarrage, les prochaines auditions des plus proches collaborateurs du chef de l’État s’annoncent encore plus électriques. La surtension médiatico- politique n’est pas prête de retomber au Parlement, surtout quand personne ne semble prêt à endosser le rôle de pompier.
La vacuité des réponses de Collomb, la précision de celles de Delpuech auront au moins eu le mérite d’apporter en creux la confirmation de ce dont chacun se doutait : c’est bel et bien Emmanuel Macron, et ses proches, qu’il faudrait auditionner