Découverte du jazz, du territoire,… de l’autre
Jazz en Tech 3e édition - lundi 23 – dimanche 29 juillet
Jazz en Tech : c’est un festival posé sur une note de nomadisme, un parfum d’itinérance, dans l’espace, dans le temps, dans le tempo des musiques qui s’y croisent et le scandent
Un Territoire à l’identité catalane forte, Une Culture à la palette prolifique des trésors d’architecture romane unique en Europe, la capitale du Cubisme et de la cerise (Céret), des villages suspendus au cours du Tech où perdure le bon-vivre des traditions, savoir-faire et saveurs à découvrir et savourer, un Pays d’Art et Histoire transfrontalier.
A parcourir la programmation concoctée pour cette 3ème édition, quelques pistes émergent faisant apparaître cette alchimie souvent inattendue, toujours enthousiasmante que le JAZZ ne cesse de proposer à ses publics.
Métissage, sons et couleurs du monde, world fusion aussi, autant de qualificatifs qui tournent autour d’une idée et d’un constat simples : l’aventure de la création passe par la rencontre de l’Autre, l’écoute qu’on lui prête et qu’il nous renvoie, l’échange enfin où l’un et l’autre (se) donnent à voir, entendre, comprendre d’où viennent pour chacun ses habitudes, ses codes, ses rituels, leurs limites implicites et le désir, le besoin de les dépasser, parfois de les déconstruire, pour tendre vers un « ailleurs » inconnu, insondé, mais susceptible de « découverte », d‘étonnement et de ravissement mutuel…
Cela a longtemps porté un nom dans le flux bouillonnant des années 60-80 : le « dialogue des cultures » ! Concept oublié, démarche ensevelie ? Recon- naissons que l’actualité du monde, miroir triste de notre aptitude toute relative à un supplément d’humanité nous renvoie une image bien ternie des espérances dont nous nous repaissons depuis bien des siècles !
En cette époque, la nôtre, où les amalgames pullulent, faisant s’entrechoquer, ces mots/images/valises de mondialisation, globalisation, migration,… comme pour mieux promouvoir le renfermement sur soi d’où « l’autre » ne peut être qu’exclu, comme pour mieux faire accroire à l’idée de « souche » pure (frisson ardent),… quel désir, quelle envie, quel plaisir que de pouvoir venir écouter et voir ces générosités créatrices que nous proposent nos amis artistes ! Comme s’ils s’échignaient à nous assurer, à nous rassurer sur le fait que « sans musique la vie serait une erreur ».
Peut-être devrait-on inscrire au programme de ces sommets quelques concerts de jazz ? « Cadavre » de Jazz et Polar donnerait le ton à leurs faux suspens, « Old & New Songs » de quatre brillants acolytes secoueraient sans doute quelques cocotiers diplomatiques, « Sangue do mar » ferait peutêtre se rompre les amarres de quelques consciences, bonnes et mauvaises, « Bleu Masala », de ses senteurs ondulant du sud au nord, remettraient, pourquoi pas, quelques boussoles à l’heure, au diapason d’une autre itinérance, d’un « Nomade Sonore » ? Personnellement Jérôme Etcheberry, nous laisser porter par un swing délicieusement balancé du Harlem Nights Big Band…
Ceci pour dire combien ce jeune et petit festival Jazz en Tech, dans le droit fil des sillons finement tracés par Jazz au Cloitre est heureux d’accueillir ces magnifiques interprètes d’une quête humaine qui devrait être la chose la mieux échangée, la mieux partagée,…
Merci à eux de « donner à voir, entendre et (res)sentir » à nos publics du territoire, à nos visiteurs de passage, leurs visions d’un monde réel plus que tout, celui où préside la curiosité, l’envie de la découverte et la joie chaleureuse d’une proposition toujours inédite, profonde et « vraie ».