Un espoir pour les oiseaux du littoral
Le projet européen Life + ENVOLL a apporté des résultats concluants
Les limicoles et les laro-limicoles sont des oiseaux bien connus: derrière ces noms scientifiques se cachent les avocettes, les mouettes, les goélands, les sternes.
Emblématiques des littoraux sableux comme à Canet-en-Roussillon, ce sont des oiseaux nomades, qui vivent, nichent et se déplacent dans tout le bassin occidental de la Méditerranée. C’est que l’évolution de leurs populations inquiète les ornithologues depuis de nombreuses années.
Ils nichent sur les plages, leurs habitats sont donc fortement perturbés aujourd’hui, on y construit des ports, des stations balnéaires, on y pratique le kitesurf, la voile, on y chasse, on y pêche.
À cause de ces perturbations, le niveau de reproduction ne permet plus aux effectifs de se maintenir. C’est à ce constat inquiétant que s’est attaqué, pendant cinq ans, le projet européen Life + Envoll.
Un projet destiné à créer un réseau d’acteurs capables de mener des actions pour la protection de ces espèces, de l’Aude à la Corse en passant par l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône.
Leur action a pris plusieurs formes, notamment celle d’actions de sensibilisation du grand public. Durant l’été, sur les plages de la zone, un chariot présentait à travers jeux et prospectus informatifs et ludiques l’enjeu de la conservation de ces espèces.
Mais le coeur du programme a été la construction des zones de nidification pour les limicoles et les larolimicoles, sous forme d’îlots ou de radeaux flottants en cas d’impossibilité technique de réaliser un îlot. Sur l’ensemble des départements concernés, neuf sites Natura 2000 littoraux ont été sélectionnés pour accueillir le plan d’action. Ces constructions ont aussi été accompagnées de réalisations hydrauliques, pour gé- rer les niveaux d’eau autour des îlots. Et d’études scientifiques pour continuer à étudier les comportements des oiseaux, saisir leurs réactions face à ces lieux de nidification artificiels.
Et l’action semble concluante puisque tous les îlots et radeaux sont occupés. Et on retrouve des populations qui sont au niveau de celles des années 70. Autrement dit, des effectifs en bonne santé.
Le projet Life+ Envoll sera officiellement terminé en décembre mais le travail ne s’arrête pas là: il faut désormais pérenniser cette action pendant cinq ans avec comme objectif la constitution d’un programme méditerranéen de conservation. C’est nécessaire, pour continuer le réseau, il faut qu’il soit à l’échelle du milieu de l’espèce. Ce programme, que l’équipe espère lancer en 2019, réunirait donc France, Italie, Tunisie et Espagne.
Le nord et le sud du bassin occidental de la Méditerranée qui, pour les oiseaux, n’a pas de frontière.