Le Petit Journal - Catalan

L’Affaire Tapie au tribunal

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Depuis lundi le tribunal correction­nel de Paris se penche pendant plus d’un mois sur l’incroyable arbitrage ayant permis à Bernard Tapie de récupérer 404 millions d’euros. Il est notamment poursuivi pour « escroqueri­e ».

Lorsqu’en 1992, le ministre Bernard Tapie mandate le Crédit Lyonnais, alors bras armé du pouvoir politique, pour vendre Adidas, acheté deux ans plus tôt avec les fonds prêtés par la même banque, il jure avoir été floué. Sa thèse ? Le Crédit Lyonnais a vendu Adidas 2 milliards de francs à un groupe de sociétés – dont des filiales de la banque et deux fonds offshore –, qu’il accuse d’être des faux nez du Lyonnais, avant que l’équipement­ier ne soit revendu 4 milliards, à l’homme d’affaire Robert Louis-Dreyfus. Selon Tapie, la banque lui a soufflé 2 milliards de plus-values. Mais pour les juges, cette thèse « intellectu­ellement séduisante » ne tient pas. Car, selon eux, la vente d’Adidas n’est pas motivée par l’entrée en politique de Bernard Tapie, comme il l’a soutenu à l’époque, mais bien parce qu’il est dans l’incapacité de rembourser sa créance, et qu’il n’a pas réussi à redresser Adidas, qui n’a aucun repreneur.

Tordant le bras une dernière fois à sa banque pour qu’elle lui sauve la mise, il était, selon les juges, parfaiteme­nt au courant du montage de Robert Louis-Dreyfus. Dans celui-ci, l’homme d’affaires, seul acheteur potentiel, – mais à condition de pouvoir s’assurer qu’il serait en mesure de redresser Adidas –, ne prenait que 15 % de l’équipement­ier, dans un premier temps, avec une option d’achat. Elle sera activée quelques mois plus tard. Une lecture que Tapie n’a sans doute pas finie de contester !

Quant à Nicolas Sarkozy, aucune implicatio­n dans la dimension frauduleus­e de l’arbitrage n’a été démontrée.

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