Ce qui pourrait changer
Le 29 mars sera la date butoir après laquelle on saura réellement les conditions du divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe. L’incroyable incertitude est de savoir à quel point les différents protagonistes sont prêts alors qu’un report au début juillet est plus que possible. Un départ sec auquel Britanniques et continentaux se préparent en sachant le choc sera terrible, à commencer par les pêcheurs de la Manche et les difficiles partages des eaux territoriales privant ainsi les Européens des eaux poissonneuses, 42 % du volume d’activité des bateaux français est réalisé dans les eaux de sa majesté. De même, les Britanniques ne seront plus liés aux quotas de l’Europe.
Côté agroalimentaire, on pense d’abord au vin. Pourtant, ici le Brexit n’est pas un réel sujet d’inquiétude. Les grands châteaux français vendent dans le monde entier et le Royaume-Uni représente peu. Tout au plus 10 % des exportations en Bordeaux, et il n’est pas sûr que cela baisse.
Au sujet des Britanniques vivant en France, ces derniers restent pragmatistes. Ils ont anticipé une baisse de la livre en achetant des biens immobiliers, demandée la nationalité française… pour le reste « wait and see ».
Quant aux Frenchies c’est exactement la même chose mais dans l’autre sens. Les 300000 Français vivant aux Royaume-Uni estiment eux-aussi que la meilleure façon de conjurer le Brexit soit d’embrasser le drapeau britannique. La situation est évidemment différente quand l’on est employé d’une marque qui peut décider de rapatrier son siège hors du Royaume-Uni.
Reste que les ressortissants français sont logés à la même enseigne que les Britanniques. Faute d’accord c’est le brouillard!
INQUIÉTUDES
Pour ce qui est du visa, rien n’est totalement figé mais sachez que la circulation des personnes restera la même qu’actuellement, du moins jusqu’au 31 décembre 2020. C’est-à-dire qu’une carte d’identité ou un passeport suffisent pour traverser la Manche.
Au niveau économique, de nombreux constructeurs automobiles ont annoncé la fermeture de leurs usines ou une baisse de leur production et le patron d’Airbus a annoncé qu’il serait obligé de réorienter ses investisse- ments en cas de « no deal » : « Ne nous y trompez pas, de nombreux pays aimeraient fabriquer les ailes des Airbus » a publiquement averti l’Allemand.
Les déclarations aux douanes nécessitent des compétences au sein des entreprises et faut d’accord commerciaux, des droits de douane onéreux pourraient s’appliquer aux marchandises.