Le Royaume-Uni s’enlise
C’est la cacophonie au Royaume- Uni où la Première ministre Theresa May a décidé de soumettre à nouveau son projet d’accord au vote du Parlement après le rejet, de justesse, d’une sortie de l’UE sans accord.
Que le Parlement britannique dise non à une sortie de l’Union Européenne sans accord n’est pas une surprise. Mais le fait que cela se soit passé à une majorité très courte est en revanche plus surprenant. En clair après deux défaites cinglantes, la Première ministre Theresa May ne pouvait pas se féliciter d’une « victoire ». Pour autant, cela ne l’a pas empêché de décider de remettre au vote son projet d’accord… il avait déjà été rejeté deux fois par les députés.
Reste qu’aujourd’hui la Première ministre britannique pourrait renoncer à soumettre la semaine prochaine de nouveau au vote des députés l'accord de retrait négocié avec l'Union européenne si elle n'obtient pas suffisamment de soutien, ce qui repousserait à bien plus tard le Brexit.
DES CRAINTES ÉCONOMIQUES
Avant le scrutin, les milieux économiques avaient mis en garde contre un « no deal » qui serait « un coup de massue pour notre économie […] nous sommes au bord du précipice ».
Le « non » de la semaine dernière devait ouvrir la voie d’un vote sur un report de la date limite du 29 mars.
Mais surprise, donc, la Première ministre a annoncé vouloir soumettre au vote des députés britanniques une motion proposant d’organiser d’ici le 20 mars un nouveau vote sur l’accord de divorce qu’elle a conclu avec l’Union Européenne.
S’il devait être adopté, elle demandera alors aux dirigeants européens un court report du Brexit jusqu’au 30 juin. S’il est recalé à nouveau, alors le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera que le pays organise des élections européennes en mai, précise la motion. Un scénario surréaliste.
Peu avant cette annonce, Michel Barnier avait fait part de son agacement en brandissant un exemplaire de l’accord devant les eurodéputés.
À Londres, le problème c’est qu’il existe aux Communes une majorité pour dire « non » à une sortie sans accord mais pas de majorité pour dire « oui ».
Le référendum est réclamé par les adversaires du Brexit mais Theresa May s’y refuse : le peuple a voté le Brexit, sa mission est de le mettre en oeuvre.