Tout le monde doit avoir droit à son médecin traitant
Loi Santé
Aujourd’hui près de 4 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. Le projet de loi santé prévoit que la Caisse primaire d’assurance maladie puisse imposer à un praticien de devenir le médecin traitant d’un patient.
Autre mesure proposée, celle d’obliger les futurs médecins à effectuer un stage dans un désert médical. Une idée que l’Ordre national des médecins pense utopique et impossible à mettre en oeuvre.
Il faut savoir qu’aujourd’hui il est financièrement avantageux d’avoir un médecin traitant. Ainsi un patient non pourvu se voit rembourser ses frais médicaux à un taux de 30 % au lieu de 70 %. Or aujourd’hui près de 9 % des assurés de plus de 16 ans n’ont pas de médecin traitant… souvent dans les zones de « désertification médicale » où les médecins, saturés, refusent de suivre de nouveaux patients. Ces zones additionnent deux problèmes: peu de médecins veulent s’y installer et sa population est vieillissante.
Avec la nouvelle loi santé, le patient qui ne bénéficie pas d’un médecin traitant pourra se rapprocher de sa CPAM afin qu’elle lui propose un praticien issu d’une liste de professionnels de son ressort géographique. Le médecin ne pourra pas refuser le choix de la CPAM.
La loi prévoit aussi que les étudiants en médecine devront faire valider un stage afin de pouvoir intégrer le troisième cycle. ce stage devra être effectué « dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins ».
Difficile de dire si ce genre d’initiative sera positif mais un regard chez nos voisins peut nous donner un embryon de réponse avec le cas de l’Allemagne qui s’y est essayé sans résultat probant.
Si on impose à un jeune médecin de s’installer dans un désert médical il est fort possible qu’il n’y reste pas. Que ce soit par manque de travail pour son compagnon ou sa compagne ou un accès plus difficile aux divers services comme un simple su- permarché.
Les professionnels de la santé proposent plutôt d’agiter une carotte financière mais pas uniquement : « il faut aussi des aides structurelles avec des infirmiers, des pharmacies, des services publics… ».
D’après eux la balle est dans le camp des pouvoirs publics qui ont le devoir de revitaliser ces zones en souffrance et pas seulement en y mettant des médecins.