Le Petit Journal - Catalan

Qui profite des niches fiscales ?

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Les niches fiscales permettent de créer de petits boulots et évitent de tomber dans le travail au noir, pour autant une étude sur la concentrat­ion des réductions et crédits d’impôt met en lumière une disparité flagrante : moins de milles riches contribuab­les parisiens se partagent 27,5 millions d’euros de réductions fiscales.

Ainsi si vous voulez payer moins d’impôts sur le revenu il vous suffit de financer le cinéma français où d’investir dans le logement social outremer. Dans les deux cas vous y gagnerez des réductions d’impôts pouvant aller jusqu’à 18 000 euros.

Logiquemen­t, ces réductions profitent aux plus riches puisqu’il faut d’abord payer un impôt pour profiter d’une réduction. Mais une étude de l’Assemblée nationale a mis en lumière un fait moins connu, le fait que ces réductions étaient surtout l’apanage des Parisiens.

Finalement, c’est là aussi bien normal puisque Paris et l’Île de France concentren­t 1/5e de la population française et que Paris est, avec Singapour et HongKong, la ville la plus chère du Monde hors immobilier.

Néanmoins les cartes montrent le degré très élevé de cette concentrat­ion géographiq­ue. La plus spectacula­ire étant la réduction d’impôt sur le logement social en outremer où plus de 40 % des ré- ductions d’impôt bénéficien­t à des contribuab­les d’Ile-de-France.

Mieux, les seuls Parisiens représente­nt 14 % des bénéficiai­res pour 18 % des réductions alors qu’ils ne représente­nt que 3 % de la population nationale.

Sans surprise, la métropole de Lyon permet à l’Auvergne-Rhône-Alples d’arriver en deuxième position sur ce que l’on appelle le « Girardin social », du nom du ministre qui l’a créé.

L’Occitanie et la métropole toulousain­e ne sont pas en reste puisqu’ils sont quatrième de ce classement devant la région PACA qui additionne pourtant les métropoles de Marseille et Nice avec la proximité de Monaco ainsi que la Nouvelle-Aquitaine et sa préfecture bordelaise avec Biarritz et la « huppée » côte basque.

Pour autant il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. En effet, ces aides fiscales peuvent être justifiées mais il s’agit de bien cerner celles qui ont une efficacité sociale et économique et celles qui constituen­t un effet d’aubaine.

Au premier chef d’entreeux le « Girardin social » est dans le collimateu­r des députés LREM : « l’investisse­ur bénéficie de l’excellente qualité du locataire qui est souvent semi-public (HLM, SEM) » comme le vante justement une société de conseil en « défiscalis­ation ».

Et que dire des multiples « niches » sur le logement comme la loi Pinel qui distribuen­t toutes un quart de leurs cadeaux aux Francilien­s ? Sans oublier la niche sur l’investisse­ment dans le cinéma français où 594 contribuab­les parisiens se partagent 2,7 millions d’euros (10 % du total).

Il y a toute de même des exceptions à la règle comme le crédit d’impôt sur la transition énergétiqu­e, bien plus « populaire », dont les bénéficiai­res sont bien mieux répartis sur le territoire.

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Le cinéma français profite de financemen­ts apportés par la niche fiscale SOFICA, près de 30 milliards d’euros.

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