« Kaléisdocope de rue » rend hommage aux artistes
L’association « Kaléisdocope de rue » rend hommage aux artistes du quartier Saint Jacques, Michel Hadji, Victorine Vilalta-Amoretti et Marcel Ville. Dans ses locaux, place Carola, près des bainsdouches, Aurore Reynal, la présidente, a réuni des photos des oeuvres de ces 3 artistes pour montrer que la création artistique existe également dans ce quartier.
Marcel Ville, artiste peintre reconnu, est aussi la mémoire du peuple gitan. Ses tableaux aux couleurs vives et contrastées, souvent inspirés des récits de son grandpère Alexandre Ximenez, représentent les métiers traditionnels pratiqués par les gitans : vannerie, fers pour les chevaux… et les lieux de vie aujourd’hui disparus. Ainsi, il allait dans les années 60 chez Félix Vidal, maquignon, près des abattoirs Portal, dont les chevaux lui servaient de modèles.
Michel Hadji, autodidacte atypique, est un artiste plasticien qui utilise des techniques mixtes pour accentuer les effets de matière. Par le biais de jeux visuels, de phénomènes optiques, Il veut éveiller des sensations multiples, en combinant couleurs, textures.
Victorine, une habitante du quartier née en 1936, a été très jeune intéressée par le dessin. Elle n’a pas pu le pratiquer pendant sa vie active jusqu’à ce qu’un accident l’immobilise et lui permette d’utiliser pastels, crayons de couleur…pour peindre la nature : pêchers en fleurs, bouquets… Depuis elle n’a plus cessé de peindre, pour ses enfants et petits enfants, passant à l’acrylique et à l’écriture de poèmes inspirés de ses tableaux.
Les 2 premiers ont animé, de 1990 à 2000, un « atelier de rue » pendant lequel ils faisaient dessiner et peindre aux enfants des toiles accrochées aux grilles du jardin de la Miranda. Ils ont ainsi pu montrer que les enfants du quartier ont du talent s’ils sont guidés, encadrés. Quelques unes des toiles ornent aujourd’hui les murs des locaux de l’association. Photos Paul Hallenaut.