Le Petit Journal - Catalan

Apprendre à nager aux enfants

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Un enfant sur deux ne saurait pas nager ? Un chiffre difficile à vérifier et qui fait débat entre le ministère des Sports et celui de l’Éducation nationale. Le nombre de noyades, quant à lui, augmente entre 2015 et 2018.

«La moitié des collégiens en fin de 6e, ne savent pas bien nager » c’est ce qu’a affirmé la ministre des Sports, Roxana Maracinean­u, au Parisien, en avril. Ce tableau serait bien sombre, car la majorité des écoles et collèges proposent des cours de natation au moins une fois durant leur cursus. 89 % des collégiens seraient « nageurs à la fin du cycle 3 (Ndlr : fin de la sixième) » selon une enquête du ministère de l’Éducation nationale.

Pour Elisabeth AllainMore­no, déléguée du syndicat Se-Unsa pour le sport scolaire et l’éducation physique et sportive, « la vérité se situe sûrement entre les deux » car « chacun défend sa paroisse, la ministre des Sports pour vendre son projet (d’aisance aquatique en maternelle), l’Éduca

tion nationale pour défendre son bilan ».

Une autre évaluation Le nombre d’Attestatio­ns scolaires du savoir-nager (Assn), délivrées aux enfants entre le Cm1 et la 6e, pourrait être un moyen fiable d’évaluation. Le niveau de l’enfant est certifié par un maître-nageur qui accorde l’Assn lorsqu’un « un niveau de compétence permettant de nager en sécurité dans un établissem­ent de bains ou un espace surveillé » est atteint. Par exemple, quand l’enfant se déplace seul, sur le ventre, sur une quinzaine de mètres.

Des noyades en augmentati­on Toutefois, Elisabeth Allain-Moreno relève que « c’est impossible d’avoir des chiffres significat­ifs. Il y a trop d’enfants qui passent à travers les mailles du filet ». À Marseille ou en Seine-Saint-Denis, un enfant sur deux ne saurait effectivem­ent pas nager à l’arrivée en 6e. La réussite à l’Assn ne s’élève qu’à 46 % en Cm2 en Seine- SaintDenis et, à Marseille, l’académie a recensé 55 % d’enfants qui ne savaient pas nager, à leur entrée en 6e en 2013.

Ces données ne rassurent pas quand on les compare à celles du nombre de noyades, fatales ou non. Elles ont augmenté entre 2015 et 2018, notamment chez les moins de 13 ans (600 cas du 1er juin au 30 septembre 2018, contre 338 en 2015). La noyade reste la première cause de mort accidentel­le des moins de 25 ans, et les périodes de fortes chaleurs, comme celles que la France a connues ces derniers jours, multiplien­t les risques.

Face à ce constat, Roxana Maracieanu a lancé en avril dernier son « plan aisance aquatique » afin d’apprendre aux tout-petits, dès la maternelle, à se laisser flotter.

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