L es Anglais sont déboussolé és
L’Angleterre est un pays fracturé par le Brexit. Leur amitié de trente ans a volé en éclats il y a quelques mois, au club de lecture du quartier. Debbie était favorable au Brexit, son amie au maintien dans l’Union européenne rapporte le quotiden Ouest-France. Une exemple parmis tant d’autres.
Parfois ces disputes ont mêe lieu au sein du couple comme Rosemary, ardente militante européenne, a crcroiséoisé une copine.copine Elle se dispute tous les soirs avec son mari, devant les infos de la BBC. « T’es content, tout ça c’est grâce à toi ! » s’énerve-t-elle quand se pointe la folle chevelure du Premier ministre Boris Johnson.
A Bristol, la huitième ville de Grande-Bretagne (433 000 habitants), célèbre pour son port sur la rivière Avon et sa scènemusicale (Massive Attack, Portishead) se déchire, comme le reste du pays. « 52 % des votants ont flingué mon avenir et celui de toute une génération. Il n’y a pas d’entente possible. Pas de zone grise. Le Brexit, on est pour ou contre », résume Anne Moss, 25 ans, salariée d’Amnesty international, autant de piercings sur le visage que d’étoiles sur le drapeau européen.
Le Brexit, c’est devenu un sujet dont on ne peut pas parler. La colère est de plus en plus présente, beaucoup trop.
Alors , les Britanniques se taient, de peur que l’autre ne partagepartage pas nos opi-opi nions. Certains partisans du Brexit ont ressenti le besoin de créer un grroupe de parole ainsi les « LeaversL», qui ne se connaissaaient pas il y a trois ans, se reetrouetrouventvennt une fois par mois : « Nous sommes la majoritté diabolisée, résume Dominic,D agent postal et syndica-s liste. On a remporrté le référendum. Mais dansd une société aujourd’huui divisée entre les bons et les méchants, on nous a attribué le rôle de méchannts. »
Bristol a voté à 622 % pour rester dans l’UE. Mais ce chiffre cache d’impor-d tantes disparités. Dans les rues bohémiennnes du quartier de Montppelier, au nord de la ville, oùo le kilo de haricots se paiee 10 €, 85 % des votants ont plébiscité l’Europe.
Ce n’est pas le cas d’Hartcliffe, cité HLM située à l’extrême sud de la ville. Quand l’usine dee tabac a fermé, au début des années 1990, 5 000 peersonnes ont perdu leur trravail du jour au lendemainn. 20 000, si on élargit aux proches environs.
Près de trente ans plus tard, rien n’a bougég ou presque. À la cafétéria du supermarché, point de rencontre de la population, Steve Wilkins paie le petitdéjeuner à sa petite-fille Maisie, qui trempe généreusement ses saucisses dans le ketchup. « Les jeunes n’ont aucun avenir. C’est triste mais c’est comme ça. Dès l’âge de 10 ans, ils traînent, volent des bécanes. Leurs parents ont souvent fait pareil. Il n’y a pas d’issue. »
Pour remonter à la belle époque du quartier, il faut remonter bien loin, à l’époque ils avaient rasé les fermes pour bâtir ces logements sociaux après la guerre. Ça grouillait de vie, quand on avait un problème, on allait vooir le député. Il vivait ici. Aujourdjourd’huihui, on ne saitsaaitmêmemême pas qui c’est.
Une statistique effrayante illustre ces inégalités : deuxx enfants nés aujourd’hui dans le même hôpital de Bristol auront un écart de dix ans d’espérance de vie selon le quartier dans lequel ils vivront.
Désindustrialisation et austérité ont laissé beaucoup d’habitants sur le bas-côté.
Le référendum de 2016 n’a pas fracturé la société, elle l’était déjà.
La question des délaissés n’est pas britannique, elle s’est posée ces derniers mois en France également mais en chez nous ce sont les petits travailleurs, indépendants, qui criaient misère face à la hausse des taxes.