Le Petit Journal - Catalan

Des textes de chansons jugés choquants

Quand la justice entre en scène

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En 2000, le tribunal de Nantes condamne les quatre Brestois de Matmatah à verser 15 000 francs (2 290 €) pour avoir fait l’apologie de la drogue dans les paroles de deux chansons : « Apologie » et « Lambe an Dro ».

Billy Ze Kick. 1993-94 : le groupe rennais Billy Ze Kick fait un carton avec son titre « Mangez moi ». La chanson décrit une cueillette de champignon­s, visiblemen­t hallucinog­ènes. La plainte sera classée sans suite.

Suprême NTM. Formé de Joey Starr et de Kool Shen, Suprême Ntm participe à un concert, en 1995, dans le Var. Sur scène, Joey Starr insulte la police. Le duo sera condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis. NTM fait appel et, en juin 1997, les deux musiciens écopent finalement d’une amende de 50 000 francs (7 600 €) et d’une peine de deux mois de prison avec sursis.

Orelsan. Des associatio­ns féministes poursuiven­t le chanteur Orelsan à la suite d’un concert donné à Paris, en mai 2009. Plusieurs paroles de chansons sont mises en cause, dont « J’te quitterai dès qu’j’trouve une chienne avec un meilleur pedigree ». Le rappeur est relaxé en appel. Sniper. « On n’est pas dupes, en plus on est chauds/pour mission exterminer les ministres et les fachos ». Pour ces paroles, le groupe de rap Sniper est poursuivi pour incitation à la haine, mais relaxé en 2005. La cour d’appel de Rouen a considéré qu’il n’y avait aucune preuve d’incitation au crime et à la haine.

Nick Conrad. En septembre 2018, le rappeur fait parler de lui avec son clip « Pendez les blancs », une vidéo où l’on voit le rappeur allumer une cigarette devant un homme blanc pendu au bout d’une corde. Le 19 mars dernier, l’artiste s’est vu infliger une amende de 5 000 € avec sursis pour provocatio­n au crime.

La Rumeur. En 2002, le ministère de l’Intérieur porte plainte contre le groupe de hip-hop La Rumeur, en raison du livret qui accompagne le CD. Plusieurs extraits sont incriminés, dont celui-ci : « Les rapports du ministre de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété ». L’auteur du texte, qui est l’un des membres du groupe, est assigné en justice pour « diffamatio­n publique envers la Police nationale ». Après deux relaxes, le ministère public décide de se pourvoir en cassation mais , en 2010, la Cour de cassation rejette le pourvoi, estimant que les écrits en question ne pouvaient « être considérés comme diffamatoi­res car les faits retranscri­s ne sont pas assez précis et déterminés ». Youssoupha. « Je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Éric Zemmour », chante le rappeur français Youssoupha. En première instance, le 26 octobre 2011, le tribunal condamne le rappeur à une amende de 800 € avec sursis. Saisie, la Cour d’appel juge « non coupable » le chanteur.

Monsieur R. 2006 : un député porte plainte contre Monsieur R, interprète de la chanson « FranSse », il y a notamment ces deux extraits : « La France est une garce » et « Je pisse sur Napoléon et le général de Gaulle ». Le tribunal estime que le député n’était pas fondé, en sa qualité de parlementa­ire, à intenter des poursuites. Aldebert. Au mois de juin dernier, dans une école de Meurthe-et-Moselle, le chanteur Guillaume Aldebert doit interpréte­r « Pour louper l’école ». Dans sa chanson, l’artiste propose plusieurs solutions pour ne pas aller à l’école :« Faire pipi sur un policier », « Prendre en otage ma p’tite soeur », « Faire sauter la salle de classe à la dynamite ». Le syndicat France Police a porté plainte. Dans un souci d’apaisement, la chanson « Pour louper » est retirée du spectacle de fin d’année.

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