“CERTAINS DIVISENT, JE RASSEMBLE !”
Le natif du Roussillon condamne la « guérilla » qui oppose la mairie et le Conseil départemental et pointe du doigt la division qui « empêche les projets audacieux pour la ville »...
Le député Romain Grau avance vers les élections municipales de Perpignan en additionnant les soutiens politiques, autour du centre. Le natif du Roussillon condamne la « guérilla » qui oppose la mairie et le Conseil départemental et pointe du doigt la division qui « empêche les projets audacieux pour la ville ».
Le Petit Journal : Romain Grau, vous n’êtes pas parti trop tôt en campagne vers les élections municipales des 15 et 22 mars 2020 ?
Romain Grau: Absolument pas, car je n’ ai jamais imaginé faire une campagne a minima, qui commencer ait à« J moins 30» avec des arguments à l’ emporte-pièce et A desslog ansr avageurs. D’ autres s’ en charger ont. Perpignan mérite du temps. Regardezcommen tcer - ta in es villes comparables à la nôtre, en nombre d’ habitants, sont radicalement différentes. Je pense à Orléans d’ un côté, et àGéro ne de l’ autre. Pourquoi restonsnous encore et encore au bordduchemin?Là-bas,on fait entrer les technologies dans la cité, on encourage le tramway, le vélo, l’ accès à la culture, les fêtes qui relient les gens. Ici, nous n’ avons pas avancé à la même allure et en plus on subit une image injuste, injuste parce qu’ elle ne correspond pas à la réalité mais aussi parce qu’ elle pèse considérable ment sur notre réputation de territoire.
Que diable nous arrive-til ?
Nous avons souffert de la division. Ici, on préfère saborder l’action des élus qui travaillent, car les égos sont souvent surdimensionnés. Regardez la guérilla permanente entre la mairie de perpignan et le Conseil général. A quoi joue-t-on ? Au niveau des bus, on nous promettait un rapprochement entre la compagnie Sankeo et le bus à1 euro. En culture, le Théâtre de l’Archipel et la casa Musicale sont concurrencés par le soirées musicales du Conseil départemental au palais des rois de Majorque. Regardez la rénovation urbaine de Saint Jacques… la Présidente du Conseil départemental propose son aide et reçoit une fin de non recevoir de la part du Maire de Perpignan et de son équipe. A quoi cela rime-t-il ? Nous sommes tous dans le même bateau, Perpignan, qui devrait être le vaisseau amiral de tout un territoire, mais certains préfèrent scinder la société, renforcer la coupure, plutôt que s’accorder sur l’essentiel. Avancer divisés, ça pouvait fonctionner lorsque la société se portait bien, lorsque c’était le plein emploi. Les petites candidatures marginales ont toujours existé. Mais aujourd’hui, le rassemblement à deux intérêts. Il permet d’abord de mieux comprendre la réalité, car la variété des points de vue abonde vers l’intelligence collective. Il permet aussi d’éviter la catastrophe que serait l’extrême droite au pouvoir à Perpignan. L’image de notre ville serait déplorable. Alors il faut faire bloc, en évitant les petites candidatures souvent justifiées par les rancoeurs des anciens amis et par leurs égos.
Comment entrer dans l’action ?
Je suis farouchement opposé à la division ambiante et je le prouve par des actes. J’ai franchi une étape importante en créant un large rassemblement pour les municipales. La République en Marche, le Mouvement Démocrate (MoDem, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI), le mouvement AGIR, le Parti Radical de Gauche et Oui aux Pays Catalan sont à mes côtés. Dans cette équipe sont venues des personnes issues de la droite, d’autres de la gauche et encore davantage venant de la société civile, chefs d’entreprise, médecins, responsables associatifs, ou avocats. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, ce qui est une chance pour ne pas faire d’erreurs. Nous partageons l’essentiel, c’est à dire l’ambition de monter enfin dans le train du développement. Notre addition de forces plurielles et complémentaires est une chance vers la victoire. Elle dépasse les appareils pour engager une politique transversale et ambitieuse au bénéfice des Perpignanaises et des Perpignanais. Notre élan serait impossible dans la confrontation : la division empêche les projets audacieux pour la ville, il ne peut y avoir d’ambition avec des clivages. Pensant que certains divisent, je rassemble et je rassemble encore. Des soutiens affluent tous les jours. Je n’oublie pas la société civile, représentée par un acteur économique comme Laurent Sobraquès, la grande commerçante de centre-ville Hélène Colls, et d’autres dont je vous préciserai les noms dans ces prochaines semaines. Je n’oublie pas non plus les personnes qui ont l’expérience de la gestion municipale comme des élus ou des anciens fonctionnaires de la Mairie : je pense à la Xavier Hemmeury qui a été le Directeur général des services de notre Mairie. Je pense aussi à Marie-Claude Auvergne, qui a été la directrice des ressources humaines de la Mairie de Perpignan et qui aujourd’hui occupe les fonctions de directrice de campagne au sein de mon équipe.
2020 sera le temps de Grau ?
J’espère avant tout que 2020 sera le temps de la renaissance de Perpignan et de notre beau Roussillon ! Vous savez, j’ai tout juste 45 ans et cela fait plus de la moitié de ma vie que je vois comment on essaie de sortir Perpignan de l’ornière. Jean-Paul Alduy en 1993, Jean-Marc Pujol depuis 2009. Notre ville mérite un plan de relance mené avec vigueur, avec des relais au gouvernement à Paris. Mais attention ! Je ne prétends pas que nous sommes au bord de l’apocalypse, que l’insécurité est générale et que nous sommes dans un gouffre. Je le répète, certains se chargeront de proposer cette interprétation exacerbée. Non, nous ne sommes pas dans un gouffre, mais dans une ornière. Cependant, je me méfie des effets passagers et des épiphénomènes. Permettez de prendre maintenant trois exemples : le renouveau de la place de la République, qui grouille de monde certains aprèsmidi, le récent déménagement de la FNAC aux Galeries Lafayette, et les Halles Vauban, lancées il y a tout juste deux ans. Je suis heureux que ces lieux soient devenus de véritables forums qui attirent la jeunesse et les générations au-dessus. Mais nous devons rester vigilants, car tout est fragile en cette époque où tout va si vite. Ce que je veux pour Perpignan, c’est consolider ces lieux et ne pas laisser opérer un satisfecit, une sorte de suffisance qui a marqué la ville depuis plusieurs décennies, alors que les avancées obtenues (je pense au Théâtre de l’Archipel, à l’université en centreville ou à la Casa Musicale) n‘ont pas empêché une dégradation générale. L’histoire est ingrate. Que d’efforts pour une piètre récompense ! Perpignan a vraiment besoin d’un programme de fond, qui ne repose pas sur des effets de style, mais sur un renouvellement intégral. Cette évolution, seule une équipe nouvelle, plus fraîche et débarrassée des lourdeurs du passé, peut la mener à terme.