À propos de la «réclame»
Dépouiller son courrier équivaut à obtenir un tas de plus de 5 centimètres de hauteur d’un côté et une enveloppe de l’autre. Souvent une facture. La pub, qu’on appelait jadis la réclame, envahit notre espace vital. Nos boîtes aux lettres, bien sûr (certains ornent leur porte d’entrée d’un autocollant anti-pub), les entrées de nos villes et de nos villages avec à présent des « commandos anti-pub », les journaux, la télé, internet.
Pourtant, j’aime la pub. Certains clips sont géniaux et restent dans les mémoires. « Un R…d sinon rien » pour un apéritif anisé bien connu, était magnifique. J’en reviens aux boîtes aux lettres et à mon amie Mathilde. Elle a reçu un courrier d’une boutique de vente par correspondance dont le catalogue propose aux personnes âgées de la pommade contre les rhumatismes, des pantoufles qui s’enfilent sans effort, des appareils de cuisine dignes du concours Lépine et par-dessus tout cela la reproduction d’un chèque de 220.000 euros établi à son ordre. Accompagné de la déclaration, sur l’enveloppe « Madame Untel, vous êtes l’heureuse gagnante d’un chèque de 220.000 euros. Vous avez cinq jours pour le réclamer dans l’enveloppe jointe avec une commande…». Avec une mention écrite en caractères minuscules que mon amie qui y voit mal n’a aucune chance de pouvoir déchiffrer : « …si votre bulletin de participation est tiré au sort. »
Elle y a cru dur comme fer et a commandé une moulinette en plastique. Elle a bien reçu la moulinette qui s’est cassée au deuxième usage et elle attend son chèque.
Renseignements pris auprès d’un ami avocat, une plainte a bien peu de chance d’aboutir : des associations se constituent pourtant et certains plaignants ont obtenu gain de cause avec beaucoup de difficultés.
Alors, la pub, oui. À condition qu’elle ne nous prenne pas pour des imbéciles !