Lettres aux futurs décideurs qui n’auront pas peur de se mouiller !
Courrier des lecteurs. Urbanisation et inondation
A l’heure où notre région est à son tour frappée par des phénomènes météorologiques extrêmes, nos sols vont recevoir l’équivalent de 3 ou 4 mois de pluie en 72 heures, il est urgent de rappeler que l’imperméabilisation des surfaces (urbanisation galopante, macadamisation des espaces verts) accentue les risques pour la population. Inondation des lotissements, effondrement des chaussées, engorgement des évacuations, la volonté des aménageurs de contenir le milieu naturel, agouilles et fossés dans des carcans bétonnés est la véritable source du problème, jamais elle ne pourra être la solution ! L’eau est plus forte que tous leurs busages et enrochements. La politique des cours d’eau dans notre région est désastreuse. Partout nous voyons la disparition des fossés naturels, agouilles et systèmes de canaux qui ont permis le développement de notre plaine du Roussillon.A sec, une grande partie de l’année, les lotisseurs les font disparaître dans des buses souterraines ou les transforment en égouts à ciel ouvert dans des corsets de béton. Comble de l’ironie, au nom de la transition écologique, des ruisseaux sont transformés en piste cyclable ! Les professionnels de la gestion de l’eau sont bien souvent impuissants à imposer des choix éclairés respectant le cycle naturel de l’eau et permettant la mise en sécurité réelle des habitants. Cédant à la pression des élus, eux-mêmes pressés par certains électeurs inquiets mais surtout ignorants de la réalité des écoulements, ils deviennent complices d’un phénomène qu’ils sont sensé enrayer : l’augmentation de la vitesse des flux et donc de la capacité d’érosion de l’eau. Par des cuvelages, des enrochements, des agrandissement de pont, par l’artificialisation des agouilles naturelles, le problème est aggravé pas réglé ! Il faut au contraire redonner sa place à l’eau dans nos villes, privilégier les zones d’expansion naturelle et en créer de nouvelles, renforcer les talus par une revégétalisation des berges, conserver les fossés et l’écoulement à l’air libre.La perte des zones humides naturelles est une calamité programmée. Ces zones particulières qui concentrent les écoulements d’un bassin versant sont de véritables éponges qui préservent les zones périphériques et rechargent les nappes phréatiques. Il s’agit bien souvent de belles parcelles plates faciles à transformer en zones commerciales, lotissements dortoirs ou opération immobilière golfique… Leur rôle écosystémique est pourtant inestimable et largement plus important que leur valeur de terrain à bâtir !