Les aides PAC, les chambres d’Agriculture se veulent rassurantes
Les chambres d’agriculture se veulent rassurantes, mais le ministère de l’Agriculture n’est pas totalement serein. Cela fait tout juste quelques mois que les agriculteurs reçoivent en temps et en heure leurs aides européennes. Après trois années de déboire, l’administration avait réussi à retrouver un calendrier normal que les deux mois et demi de confinement menacent à nouveau.
Le confinement a retardé les déclarations des agriculteurs, ce qui pourrait affecter le calendrier de versement, craint l’administration. Les chambres d’agriculture se veulent rassurantes.
Pourquoi une telle
crainte ? Pour déclarer leurs surfaces éligibles à la Politique agricole commune (Pac), les agriculteurs sont souvent épaulés par des conseillers, des chambres d’agriculture ou des préfectures. Or, le confinement les a éloignés des cours de ferme, les obligeant à intervenir à distance. Prévoyant des retards, le ministère de l’Agriculture a rapidement allongé d’un mois la période de déclaration, jusqu’au 15 juin.
Mais fin mai, les statistiques de l’Agence de service et de paiement (ASP) ont commencé à donner quelques sueurs froides à l’administration.
Au 24 mai 2020, le nombre de dossiers déposés était inférieur de 21 % à la même date en 2019. Le cabinet du ministre de l’Agriculture communique alors ces chiffres à la presse agricole, rappelant que des retards pourraient affecter le versement des aides, en octobre.
Une semaine plus tard, l’Assemblée des chambres d’agriculture (APCA) se veut rassurante. « Nous étions à 86% de déclarations (déposées) au 1er juin », quinze jours avant l’échéance, a annoncé son président Sébastien Windsor
: «Le retard pris à cause du confinement – que Sébastien Windsor estime à trois semaines – est « très compliqué à rattraper », explique-t-il.
La crise sanitaire a notamment imposé demettre en place des « systèmes sécurisés » afin que les conseillers puissent prendre la main sur les ordinateurs des agriculteurs déclarants. Ces outils ont pu être utilisés « dans les cas les plus simples » et en présence d’un débit Internet suffisant.