Le Petit Journal - Catalan

Prêt ou don, en cas de litige, la solution n'est pas simple

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Lorsque deux personnes s'opposent, l'une affirmant avoir fait un prêt dont elle réclame le remboursem­ent, dél'autre clarant avoir reçu un don définitif, chacune doit apporter des preuves à l'appui de ses affirmatio­ns.

Il ne suffit pas d'exiger de celle qui réclame qu'elle apporte la preuve d'un contrat de a expliqué la Cour decassaprê­t, tion.

Un père et son fils s'opposaient, le premier réclamant la restitutio­n d'une somme versée quelques années plus tôt, alors que le fils évoquait un don en soulignant qu'aucun contrat de prêt n'avait été signé.

En février 2012, dans une autre affaire, la Cour avait exigé d'un prêteur qui réclamait un remboursem­ent, qu'il apporte la preuve du prêt, c’est-à-dire qu'il prouve que le bénéficiai­re s'était, à l'origine, engagé à rembourser. Ce n'est pas au bénéficiai­re de prouver qu'il a reçu un don, disait-elle alors.

Mais cette fois, les juges se sont montrés plus nuancés. Même sans contrat de prêt ou sans preuve d'un prêt, il ne peut pas être aussitôt déduit qu'il s'agit don,exd'un pliquent-ils. Il faut aussi que le bénéficiai­re desarappor­te guments à sa thèse. Il doit notamment prouver qu'il est en possession de la somme ou du bien de façon "paisible" et non "équivoque".

Or, ce caractère "équivoque" et non "paisible" peut résulter du fait que la bonne entente ne régnait pas particuliè­rement au moment où l'un a remis le bien ou l'argent à l'autre, ou encore que celui qui a donné était à dans unesil'époque tuation difficile, dépressif par exemple. Des circonstan­ces qui caractéris­aient en l'espèce la situation du père et de son fils.

En l'absence de preuve du prêt, la de doninpréso­mption voquée par celui qui a reçu peut donc être tout de même combattue et annulée. Ce n'est pas parce que l'un n'a pas de preuve que l'autre a forcément raison. (Cass. Civ 1, 4.11.2020, T 19-13.202).

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