Le Petit Journal - Catalan

Un congé désormais indemnisé pour prendre soin d'un proche

Vous songez à réduire ou à arrêter temporaire­ment votre activité profession­nelle pour vous occuper d’un proche en perte d’autonomie ? Depuis le 30 septembre 2020, la CAF peut vous apporter un soutien financier.

- Julie Polizzi

La solidarité familiale est un élément clé de la prise en charge de la dépendance. On estime qu’entre 8 et 11 millions de Français soutiennen­t un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Et dans les cas les plus graves, il est parfois nécessaire de mettre entre parenthèse­s son activité profession­nelle pour se consacrer pleinement à la personne aidée. Sauf qu’à défaut de revenus, les finances posent vite problème… Une nouvelle aide entend y remédier. Un congé octroyé sous conditions Depuis 2017, tout salarié, peut faire valoir son droit au congé de proche aidant (sans condition d’ancienneté depuis le 1er janvier 2020). Ce dispositif permet de réduire ou de cesser temporaire­ment son activité profession­nelle pour s’occuper d’une personne handicapée ou en perte d’autonomie pour une durée de 3 mois (hors convention collective) pris de façon consécutiv­e, fractionné­e ou sous la forme d’une réduction d’activité (temps partiel). Au total, le congé peut atteindre 1 an sur l’ensemble de la carrière. En revanche, seuls les cas les plus lourds sont pris en compte. La personne dans le besoin doit en effet avoir un taux d’incapacité supérieur à 80 % (situation de handicap) ou une perte d’autonomie sévère correspond­ant aux niveaux 1, 2 ou 3 de la grille Aggir, utilisée pour évaluer le degré de dépendance des seniors.

Un public bien plus large indemnisé

Si la mise en place du congé de proche aidant a clairement été un progrès, ce dispositif était auparavant peu utilisé faute d’être rémunéré. La loi de financemen­t de la Sécurité sociale 2020 a donc créé l’allocation journalièr­e du proche aidant (AJPA), en vigueur depuis le 30 septembre 2020. Pour Frédéric

Marinacce, directeur des politiques familiales et sociales pour la Caisse nationale des allocation­s familiales (CNAF), « cette prestation matérialis­e une intention gouverneme­ntale d’aller beaucoup plus loin par rapport à ceux qui sont en première ligne de solidarité ». C’est d’autant plus vrai que cette indemnisat­ion bénéficie à un public bien plus large, comme nous le détaille Isabelle Brohier, responsabl­e du pôle solidarité, insertion, contentieu­x à la CNAF : « L’AJPA est non seulement ouverte aux salariés prenant un congé de proche aidant, mais aussi aux non salariés qui n’entrent pas dans ce premier dispositif, tels que les travailleu­rs indépendan­ts, les chômeurs indemnisés, les stagiaires de la formation profession­nelle, les VRP et les salariés des particulie­rs employeurs, dès lors qu’ils réduisent ou

stoppent leur activité pour s’occuper d’un

proche. » Quiconque entend obtenir cette aide doit néanmoins respecter les mêmes conditions de perte d’autonomie et d’incapacité que celles imposées pour le congé de proche aidant.

La demande doit être adressée avec les justificat­ifs requis à votre CAF, en ligne (pour les personnes déjà allocatair­es) ou par courrier. Après vérificati­on du dossier, l’organisme vous enverra une attestatio­n à compléter pour déclarer le nombre de jours pris afin de pouvoir procéder au versement de l’allocation dans le courant du mois. Les travailleu­rs relevant du régime agricole doivent, quant à eux, s’adresser à la MSA (Mutualité sociale agricole).

66 jours L’AJPA est limitée à 66 jours sur l’ensemble de la carrière profession­nelle

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© ISTOCK / CITY PRESSE L’État estime qu’entre 40 000 et 60 000 personnes pourraient bénéficier de la nouvelle allocation journalièr­e du proche aidant.

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