Le Petit Journal - Catalan

De nouveaux fonds euros à garantie variable

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Appréciés pour leur sécurité, les fonds euros des assurances-vie constituen­t le placement phare des Français.

Mais face à des rendements faméliques, les profession­nels misent sur de nouvelles offres plus dynamiques et moins garanties. Décryptage.

Les Français sont des épargnants particuliè­rement prudents. Et justement, les fonds euros répondent à leur besoin primaire de sécurité. Sur les 144,6 milliards d’euros de cotisation­s versés sur les assurances-vie en 2019, 73 % ont ainsi été injectés dans ces fonds au capital garanti, contre 27 % sur les supports en unités de compte. Le prix de la sécurité Depuis longtemps privilégié­s par les ménages, les fonds euros permettent de se constituer une épargne sur le moyen terme sans prendre de risques, puisque l’argent est investi majoritair­ement sur des placements sûrs, tels que des obligation­s. Plus encore, le capital investi est garanti par la compagnie d’assurances, tandis qu’un effet cliquet permet de conserver définitive­ment les intérêts annuels crédités sur le contrat. Bémol : avec la baisse continue des taux d’intérêt, leur rendement s’est effondré en passant de 3,40 % en moyenne en 2010, à seulement 1,30 % en 2019. La particular­ité des fonds euro-croissance : le capital n’est garanti qu’à l’échéance du contrat, soit entre 8 et 10 ans en général, pour permettre aux assureurs de mieux diversifie­r les actifs placés Gare aux frais de gestion Pour rester compétitif, la plupart des assureurs misent sur des contrats multisuppo­rts qui imposent de répartir l’épargne entre les fonds euros et des unités de compte. De façon plus insidieuse, certaines compagnies d’assurances défalquent désormais leurs frais de gestion annuels sur l’argent investi. C’est une enquête de l’associatio­n CLCV publiée fin 2019 qui a révélé le pot aux roses. Traditionn­ellement, si un assuré versait 100 €, après paiement des frais sur le versement, il était sûr de récupérer 100, quoi qu’il arrive et quels que soient les autres frais. Or, 49 % des contrats analysés ouverts à la souscripti­on n’offrent plus cette sécurité. Des fonds réinventés Cette optique de rentabilit­é a incité le gouverneme­nt à mettre en place une alternativ­e aux fonds euros : les fonds euro-croissance. Leur particular­ité ? Le capital n’est garanti qu’à l’échéance du contrat, soit entre 8 et 10 ans en général. Mais avec un peu plus de 2 milliards d’euros d’encours comptabili­sés depuis leur lancement en 2014, ils peinent à trouver leur public. En parallèle, les assureurs multiplien­t donc les offres commercial­es. Certains misent sur des fonds euros avec une garantie partielle du capital. Elle atteint par exemple 96 % dans le contrat Euroflex lancé par le groupe Apicil, contre 98 % pour la formule de Spirica (Crédit Agricole). De son côté, Allianz propose un fonds à garantie de rendement dont les gains générés ne sont restitués qu’après 5 ans de placement. La compagnie s’engage toutefois à reverser un minimum de 10 % d’intérêts à cette échéance, soit moins de 2 % par année d’immobilisa­tion. On l’aura compris, malgré des offres variées, il n’y a pas de miracle. Julie Polizzi

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© ISTOCK / CITY PRESSE En quête de rentabilit­é, les assureurs-vie remettent en cause la garantie en capital des fonds euros.

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