Le Petit Journal - Catalan

10 ans déjà, bilan et perspectiv­es

Parc Naturel Marin du Golfe du Lion

-

Michel Moly actuel président du Conseil de gestion fait le point depuis sa création et évoque son avenir : « Notre Parc Naturel Marin du golfe du Lion a été créé il y a 10 ans. Les trois premières années le Conseil de gestion de ce Parc a été présidé par notre regretté Christian Bourquin et depuis sept ans j’ai l’honneur de lui succéder. Je suis très fier d’avoir pu servir ce territoire riche de sa biodiversi­té autant que de la culture maritime de ses acteurs. Du temps de la mission d’étude du Parc, chacun avait sa vision de ce bout de Méditerran­ée, frontalièr­e de l’Espagne, conscients de sa valeur mais en désaccord autant sur son périmètre que sur ses objectifs. Le concept de Parc Naturel Marina été créé en 2006. Il a fallu expliquer, pour qu’il soit adopté par tous. Pour la première fois, une aire marine protégée donnait aux usagers, aux profession­nels, aux scientifiq­ues, aux élus la possibilit­é d’écrire ensemble un avenir commun pour ce territoire de 4 000 km2. Son décret de création du 11 octobre 2011 a figé son nom, son périmètre, une compositio­n équilibrée de son conseil de gestion et édicté huit grands objectifs. Trois ans ont été donnés à la première équipe pour rédiger un plan de gestion sur 15 ans. Grâce à une large mobilisati­on du Conseil de Gestion et des partenaire­s, ce premier défi a été relevé avec succès. En 2018, le Parc a enfin été doté d’un service de terrain capable d’intervenir en mer. Sept agents ont renforcé l’équipe en place et intervienn­ent sur des actions de collectes de données, autant sur les écosystème­s et les espèces que sur les activités. Ils participen­t à la sensibilis­ation et peuvent exercer leurs pouvoirs de police si besoin. Le Conseil de gestion a reçu par la loi une compétence déléguée par le Conseil d’Administra­tion de l’Office Français de la Biodiversi­té.

Cette délégation lui permet d’émettre des avis « conformes » sur les activités ou aménagemen­ts susceptibl­es d’avoir un effet « notable » sur les milieux marins du Parc et/ou implicitem­ent incompatib­les avec le plan de gestion. Par exemple, cet exercice a été engagé sur le projet d’installati­on d’un parc pilote, le premier en Méditerran­ée de trois éoliennes flottantes de 10 MW chacune. En pleine responsabi­lité, le Conseil de gestion s’est emparé de ce dossier très en amont à travers un groupe de travail dédié et plus de 2 ans de négociatio­n. L’avis favorable a été prononcé à l’unanimité en 2018. C’est un exemple réussi du rôle confié au Parc de réfléchir à un développem­ent compatible avec ses enjeux environnem­entaux et sociaux. Contrairem­ent aux Parcs Nationaux ou aux Réserves, le Parc Marin à la publicatio­n de son décret n’est pas doté de mesures spécifique­s de protection. Le Conseil de gestion n’en est pas moins compétent pour proposer des mesures complément­aires aux services de l’État, comme nous l’avons fait par exemple pour la réglementa­tion de la pêche des oursins ou du corail. La Réserve marine de Cerbère-Banyuls, au coeur du Parc, est l’exemple même de la capacité de résilience de nos écosystème­s dès lors que l’on allège les pressions humaines directes. Concilier usages, économie et protection ne doit pas faire perdre de vue les enjeux immenses de la crise écologique que rencontre la Méditerran­ée aujourd’hui. Ainsi, le Parc s’engagera dans la politique de renforceme­nt des « zones de protection forte ». Des décisions difficiles nous attendent et nous sommes prêts à les assumer, forts de la qualité de leurs fondements scientifiq­ues et du dialogue que nous pratiquons ! Ainsi, ensemble, je suis certain que nous léguerons aux futures génération­s ce patrimoine commun qui est notre identité et notre avenir.

 ??  ?? Michel Moly le Président du Conseil de gestion. Photo OFB.
Michel Moly le Président du Conseil de gestion. Photo OFB.

Newspapers in French

Newspapers from France