Gros problème d’approvisionnement en bois
Dans le monde du bois, on s’inquiète des difficultés de s’approvisionner. Des tensions qui durent depuis septembre et qui ne font que s’accroître, sous l’effet en chaînes de productions et de circuits logistiques internationaux perturbés par la crise sanitaire.
Officiellement, les fournisseurs se sont arrêtés pendant le premier confinement et les stocks n’ont pas été reconstitués.
Une situation qui ne devrait pas s’arranger comme beaucoup d’artisans le redoutent. En plus, l’ancien président des Etats-Unis Trump a arrêté de commercialiser avec le Canada. En conséquence, les entreprises américaines comme canadiennes se fournissent en Europe.» En plus, la demande de bois en France a augmenté, pour l’aménagement intérieur, l’ameublement ...
Ces pénuries s’ajoutent à la demande croissante de s’approvisionner en bois, conformément à la prochaine réglementation environnementale 2020, qui entrera en vigueur en 2022. La demande en bois va augmenter annuellement de 10% ces prochaines années, mais la France doit investir pour développer la filière du bois semi-transformé. Il nous faut du bois séché, contrecollé, si nous voulons éviter les importations demain. En attendant, le président du comité stratégique de la filière bois table sur une crise qui durera encore longtemps.
Mais, il faut aussi regarder du côté de la Chine, qui de son côté protège son bois et va se servir en Europe et en France pour le chêne.
Le Forum Construction Bois, organisé du 15 au 17 juillet, est l’occasion pour les grands acteurs de la filière bois d’échanger sur les problématiques majeures qui l’entourent, comme la RE2020 et les pénuries. À ce titre, Julien Denormandie et Emmanuelle Wargon, respectivement ministres de l’Agriculture et du Logement, ont tenu à s’exprimer sur les défis de ce matériau.
«Le bois construction, c’est l’avenir», a martelé le ministre de l’Agriculture et en charge des forêts.
Emmanuelle Wargon a précisé que le matériau bois ne bénéficie d’aucune exclusivité, rappelant que les autres matériaux dits plus classiques, tels que le béton et le ciment, ont vocation à se décarboner. Elle a aussi annoncé travailler sur la levée progressive des freins réglementaires, acoustique et incendie, pour la construction bois. Un quatrième “Plan bois” va permettre de «développer l’économie circulaire, accentuer l’usage du bois dans la construction et écoconcevoir les produits bois».
Comme on peut le constater entre le virus, les politiques de tous bords, il est de plus en plus difficile d’avoir une visibilité, les tarifs sont changeants et les délais augmentent. Et on le voit bien, si les circuits courts sont là, on ne dépend pas autant des grandes chaînes nationales ou internationales. En attendant soyons vigilants.
Pour cet ancien ingénieur des forêts, la forêt «ça se protège et se cultive». La difficulté réside selon lui entre l’amont et l’aval de la filière. «Il faut lever certains verrous dans la construction bois, notamment certaines réglementations», a appelé le ministre de l’Agriculture. Le renouvellement forestier représente, selon lui, un énorme défi. «Le gouvernement a débloqué 150 millions d’euros pour planter 50 millions d’arbres.» Pour assurer la résilience de la forêt, il faut penser à l’utilisation du bois sur les soixante prochaines années, en élaborant, sur le terrain, les bonnes espèces à planter au bon endroit. Celui qui voit la filière bois comme un secteur «économique indispensable» considère qu’il faut continuer de la moderniser. Conscient de la crise des pénuries de matériaux qui touchent les acteurs de la filière, il a de nouveau parlé de «concilier l’amont et l’aval de la filière». «La demande de bois à l’international, couplée aux traders venus d’Europe de l’Est, est un frein à la relance française mais aussi un risque pour nos scieries.» Pour la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle
Wargon, la crise des matériaux a mis en lumière «certaines faiblesses de la construction bois en France». «La crédibilité de la filière bois, aux yeux du monde de la construction dans l’hexagone, se joue maintenant, face à cette situation de tensions. Nous avons besoin d’une solidarité maximale de toute la filière». Bruno Le Maire, ministre de l’économie «Nous avons besoin de capacités industrielles françaises aux différentes étapes de la transformation, sinon, nous importerons de plus en plus de bois étranger, en dégradant au passage un bilan carbone dont notre objectif est de l’améliorer»