Un témoignage de vérité et de sincérité
Sauvetage de familles de harkis
En 1962, l’Algérie est indépendante mais nombre de ses habitants vivent dans la terreur quotidienne : les harkis. Contrairement aux clauses des accords d’Evian, jamais respectée par ses dirigeants et son armée, ils sont les victimes désignées d’une chasse à l’homme qui perdure avec son lot de crimes car pour les uns ces soldats français sont des traîtres, pour les autres, ils sont en toute légalité, abandonnés. Certains officiers ont dit «non» en honorant leur parole donnée naguère envers et contre tous. Ce fut l’objet de la conférence donnée par le capitaine de réserve Vincent Saragoza, venu d’Orléans à l’invitation de l’UBAC. Devant une cinquantaine d’auditeurs, le conférencier, avec beaucoup de sincérité, sans jamais en tirer aucune gloire, raconta son parcours depuis l’école d’officiers de Cherchell d’où il pouvait voir, à la jumelle, depuis les miradors, ce camp de réfugiés et ses enfants, misérables, mais heureux d’être là et protégés. Ces observations lui ont donné envie de s’impliquer dans des missions de sauvetage. Arrivé au 66è RIMa dans l’enclave de Mers El Kebir, unité de tradition chargée de la protection de la base, il se lia avec des officiers, parfois anciens d’Indochine qui avaient mis sur pied des opérations secrètes, interdites de « récupération de colis », qu’il fallait aller exfiltrer en un point simplement fixé par des coordonnées géométriques. Vincent Saragoza s’y investit, presque toujours avec succès, sauf une fois. Il sauva ainsi, d’une mort certaine, une trentaine de familles. Des questions ou témoignages en nombre suivirent. Le colonel Sendra a conclu ajoutant ses remerciements à ceux de Marie Duffaud 2ème adjointe et en remerciant chaleureusement la ville pour l’aide précieuse apportée à l’UBAC, sans laquelle cette conférence n’eut été possible.