Le Petit Journal - Catalan

Protégez votre assurance-vie en cas de divorce

- Julie Polizzi

On pense rarement à sa situation de couple lorsqu’on souscrit un investisse­ment. Et c’est un tort puisque votre régime matrimonia­l peut donner à votre conjoint des droits sur vos placements personnels.

En cas de séparation, le devenir de votre assurance-vie va dépendre de votre régime matrimonia­l, comme nous l’explique Christèle Biganzoli, la fondatrice de Ritchee.fr, une plateforme web de conseil en gestion de patrimoine.

De façon simple, « si vous avez établi un contrat de séparation de biens ou que vous êtes unis par un Pacs sans clause particuliè­re, tout contrat souscrit à votre nom restera votre propriété et votre conjoint n’aura aucun droit dessus si vous divorcez ». À l’opposé, si vous avez opté pour un contrat de communauté universell­e (peu fréquent), toutes vos possession­s acquises avant ou pendant l’union sont réputées appartenir aux deux

membres du couple. Dès lors, « il faudra verser à votre ex-conjoint 50 % de la valeur de rachat – et non des primes – de votre assurance-vie au jour de la séparation ». En France, les trois quarts des mariages sont toutefois célébrés sans aucun contrat et ainsi soumis au régime de la communauté réduite aux acquêts.

Le piège de l’origine des fonds

Toute la difficulté réside ici dans l’origine de l’argent utilisé pour alimenter votre placement. En effet, vos salaires et autres revenus tirés de votre activité profession­nelle mais aussi les loyers issus d’un investisse­ment locatif personnel entrent dans la communauté du moment qu’ils sont perçus pendant le mariage. Conséquenc­e logique, « une assurance-vie ouverte après votre union et alimentée par des fonds communs implique une obligation de récompense pour l’autre conjoint en cas de divorce », analyse Christèle Biganzoli. Le souscripte­ur pourra ainsi choisir de lui rembourser 50 % de la valeur de rachat, s’il veut conserver le produit, ou de liquider le contrat pour partager les sommes en deux.

Plus complexe, l’assurance-vie a pu être ouverte avant le mariage (bien propre), puis alimentée pendant l’union avec des fonds communs. Le traçage de l’argent et des intérêts générés est ici inextricab­le ! Le plus souvent, le partage se fera en deux.

Préserver son capital personnel

À défaut de contrat de mariage, l’unique moyen de conserver pour vous seul le bénéfice de votre assurance-vie est de l’abonder avec des fonds propres. Bémol : cette catégorie se résume aux sommes reçues par donation ou succession et, à titre anecdotiqu­e, aux indemnités obtenues en réparation d’un dommage corporel ou moral. En cas d’héritage, il est ainsi judicieux de placer l’argent sur une assurance-vie dédiée, alimentée par rien d’autre. En définitive, « l’idéal est d’ouvrir un

À défaut de contrat de mariage, l’unique moyen de conserver le bénéfice de votre assurance-vie est de l’abonder avec des fonds propres

placement pour chaque projet et de gérer la provenance des fonds en fonction », conclut la fondatrice de Ritchee.fr. Afin de se dire « oui » en toute connaissan­ce de cause, mieux vaut également s’informer au préalable auprès d’un notaire ou d’un conseiller en gestion de patrimoine.

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© ISTOCK / CITY PRESSE Votre régime matrimonia­l peut avoir un impact sur la propriété de votre assurance-vie.

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