Henri Salvayre revient sur l’article du lancement des droits de la Têt
Hydrogéologue expert, reconnu dans notre région
Les lecteurs du petit journal du 02 décembre 2021 ont sans doute eut leur attention retenue par l’opposition entre le titre de l’article concerné à l’environnement global de la Têt intitulé» Une catastrophe Prévisible» et la photographie qui l’accompagnait. En fait le préfixe»Pré «est de trop et la photographie offre une vue du résultat de la catastrophe en cours qui se déroule sous nos yeux et va en s’aggravant.
La photo présente le terme destructif final proprement du lit de la Têt.
Que manque-t-il ? Le lit, lui-même, du cours d’eau : les alluvions, les galets, le sable … avec l’hydro-faune aquatique qui lui est associée, dont les poissons, la disparition des berges et de la ripisylve. Ce que l’on voit pas à l’endroit où a été pris la photo, mais qui en est la conséquence, c’est l’inversion des relations du cours d’eau et de la nappe phréatique : La Têt n’alimente plus les nappes riveraines dont les eaux restantes se déversent dans son cours actuel. L’érosion irréversible grandissante de la bordure de ces nappes situées au-dessus du lit actuel, l’assèchement des puits et des sources, la mise hors eau, des prises d’eau pour l’irrigation. Ce que l’on voit et qui est vraiment une catastrophe très très grave c’est l’attaque par l’érosion du toit du réservoir de la nappe captive qui contient une eau non renouvelable âgée de plus de 5000 ans qui remonte vers la surface : Millas - le Soler. Une eau qui assure les A.E.P. de Perpignan, Canet, Thuir, ... et des autres villes et villages du Roussillon et domaines privés ! Alors, que faire ? Nous proposons de regrouper les partenaires au sein d’une association professionnelle indépendante qui fonctionnera comme une société et financée par des subventions départementales voire européennes en collaboration avec les administrations existantes pour : Concevoir la géométrie d’ un nouveau lit d’écoulement de la Têt entre Vinça et Canet. Repenser la gestion de ses eaux. Refaire les berges (Ille sur Têt, Millas, ...). Arrêter la vidange des nappes libres latérales vers la Têt : Boulés, St Feliu, Corneilla…) tout faire pour protéger le réservoir de la nappe captive dite Pliocène en voie d’ouverture. Entretenir restaurer la ripisylve. Un plan de travail existe. Il faut aller très vite si l’on veut arrêter la catastrophe annoncée.
H.Salvayre Docteur d’Etat en hydrogéologie, géologue et hydrogéologue