Donnez votre avis sur le projet de déviation de Céret
Le projet de contournement de Céret agite les esprits dans les PyrénéesOrientales.
Ce projet de « nouvelle desserte du Vallespir » et dede Céret prévoit de créer ex nihilo 2,7 kilomètres de nouvelle voirie 3 ronds-points, un viaduc de 330 mètres de long et un pont de 70 m. sur le San Fereol
Cet aménagement routier devrait réunir la D115 (route de Saint-Jean) à la D618 (route de Maureillas). Il comprendrait trois rondspoints, les ponts, pour franchir le Tech. Ce projet est porté par l’intercommunalité et le conseil départemental des Pyrénées-Orientales.
Les habitants du Vallespir et du Haut-Vallespir pourront faire entendre leur voix ce samedi et dimanche: une question simple : « Êtes-vous favorable au projet de nouvelle desserte du Vallespir ? ».
Céret, le passage obligé sur le haut Vallespir
Pour comprendre l’enjeu il faut imaginer Céret comme un passage obligé pour accéder au Haut Vallespir, à Amélie les Bains, Arles-sur-Tech, Prats-de-Mollo ou encore St Laurent de Cerdans
24 communes sont concernées, deux intercommunalités pour un bassin de population de près de 25 000 habitants. Et comme Céret est un passage obligé, sa traversée devient vite problématique en cas d’affluence.
La solution avancée par la collectivité ? Créer ex nihilo 2,7 kilomètres de nouvelle voirie et un viaduc de 330 mètres de long qui suscitent une forte opposition de deux associations locales, « Bien vivre en Vallespir » et « Viure ».
Ces 2 associations préféreraient que la voie ferroviaire Perpignan Céret soit remise en circulation plutôt que de voir construire cette déviation au motif qu’elle traverse des zones protégées (Natura 2000, Zone naturelle d’intérêts…) et qu’elle pourrait ouvrir la porte à l’extension de l’urbanisation de Céret.
Mathias Blanc, conseiller départemental en charge de la mission participation citoyenne de l’assemblée départementale. « Nous avions trois solutions pour consulter la population. Nous pouvions choisir le référendum local, la consultation des électeurs ou l’association du public, les trois dispositifs prévus dans le code des collectivités territoriales. Nous avons opté pour la dernière parce que c’est la plus simple à mettre en oeuvre. »
Le Conseil départemental mettra à disposition des communes des urnes scellées pour que les habitants, inscrits sur les listes électorales des communes concernées, puissent voter. Les urnes seront ramenées à Perpignan pour le dépouillement. « Nous avons aussi voté une aide financière de 3 000 euros maximum pour aider les communes à organiser cette consultation et nous prendrons en charge la communication auprès du public pour l’annoncer » précise l’élu.
Pour autant, les opposants ne désarment pas. Ils considèrent le mode de scrutin retenu dont les résultats seront justes indicatifs. Le vote aura lieu les samedis 29 et dimanches 30 janvier entre 9 heures et 17 heures.
Quelle amélioration pour le haut Vallespir ?
De leur côté, certaines communes remettent en cause le projet qui, pour elles, n’apportera rien à l’amélioration des voies vers le Haut-Vallespir c'est-à-dire Amélie les Bains, Prats de Mollo, Arles sur Tech et veulent exiger (pour certaines) une prise en compte si les votes étaient favorables, de la réhabilitation de la R.D 115 à partir de Céret jusqu’à Arles sur Tech, route très accidentogène impropre à une circulation importante et avec de nombreux poids-lourds.
Face à ce projet, bien avancé, les 2 associations « Bien vivre en Vallespir » et « Viure » ont organisé dans presque toutes les communes des réunions d’information sur les enjeux de ce projet variant selon les estimations de 30 à 40 m° d’euros.
Les sujets abordés : l’historique du projet datant de près de 2010, la ressource eau, l’étalement urbain, l’agriculture ou encore de la qualité de vie se sont donc immiscés dans le débat, certains anticipant même d’hypothétiques projets touristiques sur Saint-Jean (un golf ) dont M. Garrabé assurait qu’ils avaient été gelés.
Le syndicat agricole La Confédération paysanne appelle à voter contre ce projet qui signerait la fin de terres agricoles Mais ce que craint la Confédération paysanne, c'est la destruction d'une trentaine d'hectares de terres agricoles avec l'arrivée du nouveau pont. "On continue à manger de la terre agricole qui, dans quelques années, va être essentielle pour les générations futures", explique Pascal, porte-parole à la Confédération paysanne et producteur à Reynès, dans le Vallespir. "Pour développer la nourriture de proximité et les circuits courts, il faut absolument qu'on installe des paysannes et des paysans.
Quel sera le résultat de ces votes ?
Certains élus n'envisagent pas un instant une réponse négative des habitants. "Si la majorité des usagers s'exprime, le oui l'emportera grandement. Les gens qui ont l'habitude d'emprunter cette voie ne peuvent qu'être favorables", pense Claude Ferrer maire de Prats-deMollo-La Preste et président de la communauté de communes du haut Vallespir.
"C'est aussi l'occasion de donner une seconde entrée à Céret et de fluidifier le trafic vers le haut Vallespir", encourage Michel Coste, maire de Céret et président de la communauté de communes du Vallespir. Tandis que Robert Garrabé, conseiller départemental du canton du Vallespir évoque "une réalisation fondamentale" pour l'ensemble du territoire.
D’autres élus du haut Vallespir considèrent que ces aménagements n’auront aucun impact sur la circulation de la RD115 et se sentent peu concernés par ce vote.
A Amélie les bains, lors d’une réunion des opposants au pont le 13 janvier, 25 personnes étaient présentes pour débattre du dossier.
M. Alexandre Reynal, conseiller départemental socialiste, a confirmé lors de cette réunion que « à titre personnel, il était contre ce projet » mais par cohérence avec la politique du Conseil départemental, il voterait pour » en précisant « si le vote est négatif, le projet sera abandonné par le Conseil départemental ».
Résultat de la votation la semaine prochaine.