Le Petit Journal - Catalan

Séparation, décès, l'avenir de votre animal en question

Qui gardera le chat en cas de divorce ? Qu’adviendra-t-il de votre chien s’il vous survit ? Ces questions, les familles qui possèdent des animaux de compagnie sont obligées de se les poser un jour ou l’autre. On vous aide à y répondre.

- Julie Polizzi

Bon nombre de foyers sont confrontés à l’épineuse question du devenir de leur animal en cas de séparation ou de décès. Alors que la France est la championne européenne de l’abandon, on fait le point sur les dispositio­ns légales qui vous permettent de protéger votre compagnon.

Un bien à partager

Si l’animal est reconnu par la loi comme un « être vivant doué de sensibilit­é » depuis 2015, il n’en reste pas moins soumis au régime juridique des biens. En dépit des liens affectifs, seule la personne qui a acheté, adopté ou reçu en cadeau la boule de poils (de plumes ou encore d’écailles) en est donc la propriétai­re. En cas de rupture d’un couple concubin, pacsé ou même marié en séparation de biens, la question de la garde est donc facile à régler dès lors qu’un seul des deux membres est à l’origine de l’achat ou de l’adoption.

Mais la donne se complique lorsqu’on ne peut pas apporter cette preuve ou que le petit protégé a été acquis par les deux personnes, puisqu’il est alors considéré comme un bien indivis, autrement dit appartenan­t aux deux. Il en va de même lorsque le compagnon à quatre pattes a intégré le foyer après la noce, alors que les époux se sont unis sans contrat (régime de la communauté réduite aux acquêts).

Le bien-être dicte le choix

Comme pour tout ce qui concerne les séparation­s et divorces, à défaut d’accord amiable, c’est le juge des affaires familiales qui tranche. Il n’est alors plus question de propriété mais de bien-être. Les conditions de vie, la capacité à pouvoir s’occuper du chat ou du chien, ainsi que les liens d’attachemen­t entre celui qui sollicite la garde et le compagnon à poils ou à plumes sont ici autant de critères pris en compte. Certains magistrats acceptent même de se prononcer sur des demandes de résidence alternée pour l’animal, alors que cette notion est en principe réservée à la garde des enfants.

Le legs à défaut d’héritage

La question la plus sensible reste cependant de savoir ce qu’il adviendra de nos fidèles compagnons à notre mort. Or le droit français interdit aux animaux d’hériter. En revanche, vous pouvez inclure dans votre testament un legs avec charge. Vous pouvez ainsi donner une partie de votre patrimoine à un proche ou à une associatio­n de protection ani male, à la condition de s’occuper de votre protégé et de lui apporter tous les soins nécessaire­s jusqu’à sa mort Attention, seules les fondations, fonds de dotation et associatio­ns reconnues d’utilité publique ou d’intérêt géné ral peuvent recevoir ce type de legs En outre, mieux vaut avoir obtenu l’accord du bénéficiai­re et convenu des modalités de votre vivant (notam ment de la somme d’argent que vous laisserez pour couvrir les frais d’entretien) pour éviter un refus au moment de votre succession.

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© ISTOCK / CITY PRESSE En cas de divorce ou de succession, le devenir de votre animal peut être incertain.

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