A partir de 1850 l’usage du sécateur se généralise
Rencontre en agroécologie avec la Vallée de l’Agly
Des problèmes sanitaires apparaissent et on assiste à un bouleversement durable de la viticulture. L’année 1850 est marquée par la première crise de l’oïdium et l’étude des techniques de taille du Docteur Guyot pour pérenniser la vigne à une centaine d’années. A titre de comparaison, aujourd’hui, l’usage est de changer les ceps tous les 20 ans en moyenne alors que parallèlement une vigne de 450 ans pousse en Slovénie… En 1880, le territoire est infesté par le phylloxera via l’importation de pieds américains qui sont eux résistants aux pucerons. Plusieurs millions d’hectares sont ravagés, c’est la fin de la viticulture traditionnelle et le début du greffage. En 1888, tout le vignoble languedocien a été replanté avec des plants greffés. Second voyage, immersion à l’intérieur d’un pied de vigne pour comprendre son développement et sa façon de réagir aux plaies de taille. Entre autre de pousses préformées, dont la vigueur dépend de la conduite et de la météo de l’année passée, du cambium qui assure l’étanchéité de la plante et sa montée en pression, des flux de sève, du respect de l’acrotonie, de l’importance de la couronne qui ne doit jamais être rasée pour éviter tout dessèchement. Après des autopsies de ceps, les principes de la taille douce ont été expliqués in-situ sur les vignes du Domaine Cazes : adaptation du nombre de bourgeons à la vigueur de chaque pied, coupe sur le diaphragme, allongement du bois, préservation du bois formé et observation d’anciennes plaies de taille non cicatrisées recouvertes par le cambium. Cette journée a enthousiasmé les participants, de nombreuses questions ont été posées et nous ne doutons pas que les conseils du jour seront mis en pratique pour cette fin de saison de taille. La suite du voyage sur la taille douce se poursuivra le 21 mars chez Michaël Georget, où l’on parlera de la résilience de la vigne et des plantes compagnes.