Un spectacle singulier mêlant théâtre musique littérature et arts visuels
« Nous sommes multitude »
Le mercredi 16 mars, au théâtre municipal Jordi Pere Cerdà, un large public est venu assister à la première représentation de « Nous sommes multitude ». Cette création de la compagnie « En lien » à laquelle le Conservatoire Montserrat Caballé a très largement participée, à travers notamment la mobilisation de plusieurs de ses départements, a vu le jour en résidence dans ce même lieu il ya quelques mois. Elle utilise un dispositif hybride où analogique et numérique coexistent plongeant les spectateurs dans un univers éclaté, incertain où un homme et une femme, arrachés l’un à l’autre par une catastrophe cosmique qui a bouleversé l’ordre du monde, se cherchent à travers les bribes de mots, de souvenirs, de langages qui leur restent. Un tas de ruines avec lesquelles, tels des enfants, ils cherchent à inventer la mosaïque d’une autre vie possible. Dans leur quête de l’amour perdu, ou jamais existé, leurs vies se démultiplient en un tourbillon vertigineux où se mêlent sans cesse les mémoires personnelles, les époques, les lieux et les identités. Au travers de cette correspondance inouïe, pleine de nostalgie et de désir, filtrent les fragments éparpillés de notre culture : musique, philosophie, littérature, cinéma. Les spectateurs ont découvert que le désastre qui a secoué la Terre, c’est aussi la catastrophe de l’homme ; que ce qui a éclaté ce sont aussi les archives où notre mémoire collective est conservée et que pour retisser le lien social, on ne peut qu’utiliser ces fragments éclatés et hétérogènes en inventant, tels des enfants, de nouvelles mosaïques de présent et de passé. Créée et mise en scène par Ophélie
Humbertclaude et Pierangelo di Vittorio, jouée admirablement par Ophélie Humbertclaude, David Codina et Benoit Ferreux avec aux lumières Joël Peltier et à la chorégraphie Véronique Barrier, cette représentation a été très appréciée du public.