Jardin en scène : Bekar a fait chauffer le parc Capellans
La concurrence des cigales et des paons n’a pas nui au spectacle dimanche soir dans les jardins de Saint-Cyprien. Au contraire, tant l’exotisme du lieu, nénuphars et bambous, s’accorde à merveille au répertoire atypique de Bekar, groove et klezmer liés. Venu de l’Hérault avec ses musiciens et sa choriste, Bekar avait réuni là un public d’amateurs éclairés, dont beaucoup le suivent au fil de ses tournées. Sur la pelouse du Parc des Capellans, plombée par trop de chaleur, les connaisseurs avaient investi le moindre recoin d’ombre, fauteuils de plage, parasols et grands chapeaux. Formant une couronne naturelle à l’abri des arbres -superbes- du jardin botanique, les spectateurs ont d’abord dégusté à distance les chants et les danses du rocker yiddish, survolté malgré la chaleur intense, pour finalement investir le pied de la scène. Autour de Békar, ils ont aimé le jeu du pianiste Quentin Treuer, du bassiste Mateo Guyomarc’h, du batteur Santiago Courty. Très applaudi, Thibault Roche et ses clarinettes a une fois encore mis le feu à la scène cyprianaise.La partie dansante du programme est arrivée alors qu’enfin le soleil avait baissé d’intensité. Un peu tard puisqu’un hautparleur soudain intimait au groupe le conseil d’interrompre là son concert. Décision étrange, sorte de coup de tonnerre dans le ciel de l’animation estivale… puisque le public a été privé des dernières chansons prévues en rappel. Et pas des moindres… « Lechayim », pour trinquer en yiddish et en humeur joyeuse, s’est cassé les dents sur une annonce au mégaphone.Qu’importe : Bekar a présenté dimanche soir un concert de l’extrême, vivant et caniculaire, « groovy et funkish » à souhait. Et les applaudissements, les bravos, ont fusé sur une pelouse surchauffée. Bonne tournée à eux, l’été des concerts ne fait que commencer.