Le Petit Journal - Catalan

Le géant Google va devoir passer à la caisse

Condamné en 2018 pour non-respect de la concurrenc­e en Europe, Google avait tenté de nombreux recours. Le dernier d’entre eux vient de s’achever sous forme d’échec pour l’ogre américain qui va devoir payer une amende record de 4,1 milliards d’euros à l’Un

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Nous sommes le mercredi 18 juillet 2018. Au terme d’une enquête longue de trois ans, la commissair­e européenne à la concurrenc­e d’alors, la Danoise Margrethe Vestager, rendait ses attendus et signifiait à Google sa condamnati­on pour abus de position dominante. La firme de Mountain View écopait d’une amende vertigineu­se de 4,3 milliards d’euros. « Google utilise Android comme un véhicule pour consolider la position dominante de son moteur de recherche. Ces pratiques ont privé ses concurrent­s de la possibilit­é d’innover et de lui livrer concurrenc­e par leurs mérites. Elles ont privé les consommate­urs européens des avantages d’une concurrenc­e effective sur le marché important des appareils mobiles. Cette pratique est illégale au regard des règles de l’Union européenne en matière de pratiques anticoncur­rentielles », justifiait alors la responsabl­e de l’UE. Le montant élevé de la condamnati­on s’explique en partie par la durée de l’infraction, qui a commencé en 2011, et les revenus

Le montant élevé de la condamnati­on s’explique en partie par la durée de l’infraction, qui a commencé en 2011, et les revenus générés par l’ogre américain dans l’intervalle

générés par l’ogre américain dans l’intervalle. Il s’agissait de la plus importante contravent­ion infligée par Bruxelles. La firme californie­nne rejoignait ainsi le cercle fermé des condamnés de la tech, comprenant Intel en 2009, qui avait entravé le développem­ent de son concurrent AMD, et Microsoft, épinglé à trois reprises entre 2004 et 2013. Le coup porté à Alphabet, la maison mère de Google, était rude : Android équipe 80 % des smartphone­s dans le monde et assure une bonne partie des profits d’Alphabet qui s’élevaient, au moment de l’amende, à 12,7 milliards de dollars. Google a bien évidemment fait appel et multiplié les recours afin de limiter la casse.

Fin de partie ?

Quatre ans après la condamnati­on initiale, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé les griefs retenus contre Google. « Le recours introduit par Google est rejeté pour l’essentiel », a lapidairem­ent indiqué la juridictio­n. L’amende passe toutefois de 4,3 à 4,1 milliards d’euros. Les juges reprochent une nouvelle fois à l’entreprise américaine d’avoir forcé des fabricants de téléphones et de tablettes qui utilisent Android, son système d’exploitati­on mobile, à préinstall­er Google Search, son moteur de recherche, et Chrome, son navigateur, sous peine de se voir refuser la licence d’utilisatio­n. L’objectif était pour Google de limiter au maximum la concurrenc­e sur mobile. « Le tribunal confirme dans une large mesure la décision de la Commission selon laquelle Google a imposé des restrictio­ns illégales aux fabricants d’appareils mobiles et aux opérateurs de réseaux mobiles, afin de consolider la position dominante de son moteur de recherche », détaille le tribunal dans son communiqué.

Les arguments de la défense n’ont donc pas convaincu les juges. La firme de Mountain View a tenté de mettre en avant le comporteme­nt similaire d’Apple sur iOS avec Safari, et ses avocats ont insisté sur le fait qu’il était possible, en quelques clics, de télécharge­r des applicatio­ns concurrent­es sur le PlayStore, le magasin d’applicatio­n d’Android. Google peut encore faire appel, mais les chances de succès sont proches du néant.

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