Donner de la visibilité aux places à mobilité réduite
Si la législation impose aux communes d’aménager des places de stationnement réservées aux personnes en situation de handicap, la réalité est souvent bien plus complexe. De nouvelles applications se proposent alors de faciliter cette recherche.
L’accessibilité du stationnement est une obligation légale en France. Mais alors que 6,8 millions de personnes de plus de 15 ans vivant à leur domicile déclaraient avoir au moins une limitation sévère dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive en 2021, selon les chiffres du handicap disponibles de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), trouver une place de stationnement adaptée relève souvent du parcours du combattant. Pour pallier ces difficultés, de nouvelles applications viennent en aide aux usagers.
Une législation complète
Afin de faciliter les déplacements motorisés des personnes à mobilité réduite (PMR) et plus largement des publics en situation de handicap, la législation prévoit que tout titulaire de la carte Mobilité et inclusion mention stationnement, dite CMI-S, ou de la carte européenne de stationnement, puisse se garer gratuitement sur l’ensemble des places publiques disponibles en voirie.
De même, les collectivités et les gestionnaires d’établissements recevant du public doivent réserver 2 % des parkings (privés ou publics) aux titulaires de ces cartes. Enfin, tout récemment, un arrêté du 27 octobre 2023 a fixé le taux d’accessibilité des places ayant une borne de recharge électrique : une place toutes les 25 doit désormais avoir une longueur de 7 à 9 m pour permettre l’usage des hayons élévateurs ou de véhicules plus longs qu’une citadine, sans qu’elle soit pour autant réservée. Mais entre la théorie et la pratique, il y a souvent un fossé…
Recenser les parkings et bien plus
C’est la raison pour laquelle Philippe Croizon, un nageur quadri-amputé connu pour ses défis sportifs de l’extrême, a lancé avec son associé Thierry Garot une application de géolocalisation des places PMR baptisée VIP, pour Very Important Parking, à la fin janvier, comme il l’explique dans un communiqué : « Je donne régulièrement des conférences aux quatre coins de la France et j’ai pu constater que si la réglementation existe en matière de stationnement PMR, son application reste inégale à travers le pays, faute de suivi et, parfois, de non-respect flagrant des quotas. »
Cet outil payant (2,99 €/mois sans engagement ou 19,99 € à vie) cartographie environ 500 000 places et lieux réservés dans les parkings grâce à un partenariat avec des entreprises comme Indigo et Effia, et fonctionne de façon collaborative puisque chaque utilisateur peut signaler une nouvelle place ou une suppression. Et les cofondateurs voient plus large ! À l’horizon du printemps 2024, VIP entend en effet recenser les restaurants, hôtels, toilettes, cinémas, sites touristiques et autres magasins facilement accessibles aux PMR.
Les villes et tout établissement recevant du public doivent réserver 2 % des parkings aux personnes handicapées