Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Kalimbo, un savoureux conte musical à l’enclos !
Une
initiative se démarquant de par son originalité !
Issu du spectacle éponyme, ce conte musical s’en remet à l’esprit d’un petit tonneau pour raconter le commerce triangulaire et l’esclavage. Les rythmes variés, les accents du griot, les chansons doucement balancées ouvrent grand l’esprit avec grâce et gaieté. Même privé de la mise en scène, on « voit » ce qui ce passe aussi parfaitement que si l’on avait l’image ! Il était une fois, ça commence toujours comme çela les contes. Parfois il y a des fées, parfois des esprits qui viennent mettre leur grain de folie ou de drame dans le récit. Voilà Papa Legba, messager de Dieu et des esprits, passeur entre le monde des esprits et celui des vivants. Qui fait apparaître Kalimbo, l’esprit d’un tonneau ? Qui devient une sorte de tambour magique, Celui de la musique. Dès le premier chant, choral, on entre dans le vif du sujet, où la musique est belle mais les paroles sont plus sombres. C’est l’antichambre de ce qui se fera dans les champs de coton de la Louisiane; du départ des ports négriers qui embarquent les africains vers un nouveau monde pour en faire des bêtes de somme; les traversées sur des bateaux qui naufragent parfois. Et c’est un rescapé d’un de ces naufrages qui raconte l’aventure de l’exil et de l’esclavage. Par un hasard complice, Papa Legba a fait apparaître Kalimbo qui va revivre l’histoire de sa famille, la transmission plus ou moins subliminale des vies de ceux qui l’ont précédé. Quand on met en perspective cette histoire de Kalimbo, et ce qui se passe aujourd’hui, d’étranges résonances nous interpellent. Le Téméraire, ce bateau qui transporte du bois d’ébène vers d’autres terres «d’accueil» ; ça ne fait pas penser à d’autres bateaux de fortune qui s’échouent ici ou là... On disait «fortune de mer » pour les aléas, bons ou mauvais des expéditions maritimes. Dans ce conte, les musiques sont nimbées de sortilèges, cette touche nostalgique, envoûtante, majestueuse et magique... Comme un conte, magique et cruel parfois, profondément humain. Kalimbo, c’est la genèse du peuple du blues.” Nombre d’enfants voire même adultes ont assisté à ce spectacle dispensé à l’enclos, agrémenté musicalement par un groupe captivant tant il excellait pour accompagner le déroulement de cette histoire, au point qu’il nous fallut d’être des plus discrets afin de ne point troubler l’attention du public.