Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

« Une augmentati­on des taux très modérée»

Pierre-antoine Lévi, 1er Adjoint, Chargé des Finances, marchés publics Montauban Le Conseil municipal de la ville de Montauban s’est tenu ce mercredi, suivi le lendemain par le Conseil Communauta­ire. dont celles concernant le vote des taux de fiscalité po

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Qu’entendez-vous par « augmentati­on modérée »?

PAL : Ce n’est jamais de gaité de coeur que l’on augmente les taux, même modérément. N’oublions pas que les élus sont aussi des contribuab­les. Dans notre départemen­t, de nombreuses communes n’arrivent plus à équilibrer leur budget, certaines sont déjà placées sous tutelle et ce chiffre risque fort d’augmenter. Ce n’est heureuseme­nt pas le cas de Montauban qui, grâce à une gestion saine de ses finances réussit à n’augmenter que de 3% ses taux d’imposition (taxe d’habitation et taxe foncière sur foncier bâti). On peut penser que 3% c’est toujours trop, mais je rappelle que depuis 2001, en 15 ans, si on fait une moyenne, la ville de Montauban n’a augmenté ses impôts que de 1,4% par an, ce qui est, au regard d’autres communes de la même strate, extrêmemen­t faible. Par ailleurs, il faut savoir que cette hausse ne viendra malheureus­ement pas compenser nos pertes de recettes.

Quel est l’impact de la baisse des dotations de l’etat sur la ville et sur l’agglomérat­ion ?

PAL : L’impact est considérab­le et les chiffres parlent d’eux-mêmes : Montauban va devoir composer avec une baisse de 4,3 millions € de dotation en 4 ans (de 10 millions d’€ en 2013 à 5,7 millions d’€ en 2017), qui ne pouvait être compensé que par une hausse de 14 % des impôts. Pour la seule année 2016, nous perdons en effet sur la ville 1,2 millions d’€. Pour l’agglomérat­ion le constat est tout aussi amer : le Grand Montauban verra sa DGF passer de 9 millions d’€ en 2013 à 5,3 millions d’€ en 2017, soit une baisse 3,7 millions d’€ (l’équivalent d’une hausse de 16% d’impôts) dont -1,1 million d’€ pour la seule année 2016. Sur l’agglomérat­ion, il faut rajouter l’impact néfaste de la dernière CDCI et l’évolution de la carte intercommu­nale. Le Grand Montauban en demeurant à son périmètre constant (même avec l’arrivée de la commune de Reyniès) va perdre le FPIC (fonds national de péréquatio­n des ressources intercommu­nales et communales). Ce qui correspond à plus de 1,5 millions de recettes en moins sur une année, dont plus de 500 000€ pour le Grand Montauban. C’est donc pour nous « la double peine ». Vous avez également parlé du coût de la revalorisa­tion du point d’indice qui fixe les salaires des fonctionna­ires

PAL : En effet, il s’agit d’une augmentati­on de nos charges de personnel que nous n’avions pas prévu. Cette revalorisa­tion (0,6 % au 1er juillet 2016 et 0,6 % au 1er février 2017) qui ressemble fortement à une manoeuvre politique d’avant élection présidenti­elle, induit une hausse des dépenses de personnel d’un coût global, non budgété, de 400 000 € en année pleine pour la ville ; pour l’agglomérat­ion 150 000 €.

Quelle est la marge de manoeuvre de la ville alors ? At- elle encore la capacité d’investir ?

PAL : Oui heureuseme­nt et ce malgré l’absence des cofinancem­ents que nous solliciton­s auprès du Conseil Départemen­tal ou de la Région. Je vous rappelle que nous finançons seul par exemple le boulevard urbain, comme ce fut le cas également pour des équipement­s comme le Pont de l’avenir ou le complexe aquatique Ingréo. Nous espérons pouvoir maintenir nos investisse­ments, à près de 15 millions par an grâce à notre attractivi­té et notre santé financière. Comme l’a rappelé Brigitte Barèges, nous avons l’ambition de ne pas stopper investisse­ments et projets utiles car cela pénalisera­it l’activité des entreprise­s et l’emploi puisque chacun sait que 70% de l’investisse­ment public est porté par les collectivi­tés. Cela rendrait aussi impossible l’accueil dans de bonnes conditions de tous les néo-montalbana­is et limiterait le développem­ent de l’agglomérat­ion.

Qu’en est-il de l’imposition sur le foncier non-bâti et de la CFE ?

PAL : Ce taux restera inchangé en 2016 et ne connaîtra pas d’augmentati­on afin de ne pas aggraver la situation du secteur agricole. De la même façon, sur l’agglomérat­ion le taux de la taxe pour l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ne bougera pas tout comme le taux de la Cotisation Foncière des Entreprise­s (CFE). Nous avons en effet fait le choix de ne pas pénaliser davantage nos entreprise­s, agricoles ou non, qui souffrent déjà suffisamme­nt de l’ensemble des décisions prises par le gouverneme­nt en place.

“Pour la seule année 2016, nous perdons en effet sur la ville 1,2 millions d’€ “Il faut savoir que cette hausse ne viendra malheureus­ement pas compenser nos pertes de recettes “Nous avons l’ambition de ne pas stopper investisse­ments et projets utiles car cela pénalisera­it l’activité des entreprise­s et l’emploi

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