Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
BARBARIEN A VOIR
Il n’est rien sorti de la conférence des évêques de France réunie à huis clos à Lourdes la semaine dernière. Pas la moindre petite voix venue du fond de la grotte pour rappeler l’invitation du Pape François à prier ce mois-ci « pour que les familles en difficulté reçoivent un soutien nécessaire, et que les enfants puissent grandir dans un environnement sain et serein …. » Ce décalage entre les recommandations du Vatican et les débats qui agitent l’eglise de France peut prêter à sourire sauf qu’il s’agit d’une affaire tragique de nouveaux scandales de pédophilie qui fait trembler l’institution catholique. Justice de Dieu ? Justice des Hommes ? Il reviendra, bien sur, à la seconde de statuer sur la responsabilité du Cardinal Barbarin, aujourd’hui mis en cause dans une enquête pour non dénonciation de crime et mise en danger de la vie d’autrui .Je rappelle que le diocèse de Lyon a couvert les agissements d’un prêtre pédophile sur des jeunes scouts de 1986 à 1991. Suspendu pendant six mois par la hiérarchie de l’époque, le religieux n’a jamais été inquiété par la justice. Il a même continué à exercer tranquillement son sacerdoce jusqu’à l’été dernier. Le Cardinal Barbarin, alerté selon ses dires depuis une dizaine d’années, s’en est tenu à la parole du prêtre avant de se résoudre très tardivement, sous la pression d’une association de victimes, a le mettre à pied . Au delà du cas personnel du Primat des Gaules, la révélation de ce scandale, de ces scandales, puisqu’un autre vient d’être révélé cette semaine, pose une nouvelle fois la question de la responsabilité de l’eglise dans son ensemble. Car, c’est bien une logique de corps et de système qui a permis au Père Bernard Preynat de continuer à prêcher pendant toutes ces années. Depuis 2011 la hiérarchie catholique est pourtant tenue, selon le droit canonique, de déférer aux autorités compétentes tout prêtre signalé comme pédophile. Hélas, l’exemple lyonnais démontre que certains profitant du silence coupable de leurs pairs, ont continué à passer au travers des mailles du filet profitant ainsi du délai de prescription. Combien sontils comme le Père Preynat ? Une infime minorité, nous dit l’eglise. Mais, cette parole est elle crédible ? Quand on se souvient de la croisade des prélats, cardinal Barbarin en tête, contre le mariage gay, au nom de la défense des enfants et à grands renforts d’arguments fallacieux, on se dit que l’hypocrisie de sacristie a encore de beaux jours devant elle. Le temps est peut être venu pour le clergé français d’une opération transparence ! A moins que le Pape François ne mette son nez sous les robes de sa fille ainée.