Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le bâtisseur peut ne pas être assuré contre tout

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Une entreprise de constructi­on doit être assurée contre les malfaçons, mais peut ne pas être assurée contre d’autres erreurs graves et couteuses.

Son contrat peut comporter des clauses d’exclusion de garantie, admet la Cour de cassation, ce qui risque en conséquenc­e de porter un préjudice grave à ses clients.

La Cour a admis en l’espèce que le contrat d’assurance d’un entreprene­ur de bâtiment puisse refuser de prendre en charge une erreur d’implantati­on du bâtiment. L’entreprise en cause s’étant montrée incapable de rectifier son erreur, le coût de l’éventuelle démolition de la maison, qui dépassait sur le terrain voisin, risquait d’être à la charge des clients.

En février dernier, la Cour a jugé que l’assurance obligatoir­e des entreprise­s de bâtiment devait être efficace en cas de besoin et que le client ne devait pas se voir opposer des clauses de limitation de garantie. Mais c’est uniquement en matière de responsabi­lité décennale, précisait-elle, c’est à dire de défaut de constructi­on rendant l’ouvrage "impropre à sa destinatio­n" ou compromett­ant sa solidité.

L’erreur d’implantati­on, elle, n’est pas un défaut d’exécution matérielle qui entre dans ces catégories, selon les juges, et elle peut donc être exclue de la garantie de l’assureur.

Le couple qui demandait à l’assureur de l’entreprene­ur de prendre en charge la démolition et la reconstruc­tion au bon endroit a été purerment et simplement débouté.

(Cass. Civ 3, 24.3.2016, K 15-10.396).

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