Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

A Montauban, des coups de batte dans la tête

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Blazer de bonne coupe, chaussures noires irréprocha­bles, le visage rasé de frais, voici Djamel B. Il avance à la barre, c’est un Montalbana­is âgé de 48 ans à la carrure superbe, il comparait devant le tribunal en audience correction­nelle pour une sévère affaire de violence avec arme. Visiblemen­t, il veut faire bonne impression aux juges du jour. Ce dossier a fait l’objet d’une informatio­n judiciaire aurait pu emmener son auteur devant une cour d’assises. « En décembre 2014, vous invitez chez vous une connaissan­ce rencontrée devant un bar de Montauban, un ami se joint également à vous », signale la présidente Vanessa Maury. d’un traumatism­e crânien, d’une fracture du coude et de séquelles physiques et psychologi­ques irréversib­les.

« Avec un taux de 4,8 g d’alcool dans le sang, je ne vois pas comment, même si vous aviez 2,3 g de votre côté, il a pu vous agresser...», lui répond la juge. Djamel B. qui délivre quelques regrets à la barre, reste peu disert sur les tenants de cette agression éthylique. « Si on en croit les déposition­s de la troisième personne présente lors de cette soirée, c’est la discussion entre votre ami Rachid A. et Nicolas M. qui a été à l’origine du déferlemen­t de violences : ces derniers évoquent un fait divers qui a défrayé la chronique à Montauban et dans lequel Nicolas M. est impliqué », indique Vanessa Maury.

L’affaire en question, celle d’un boucher de la cité d’ingres qui a tué l’un des deux cambrioleu­rs ayant fait irruption chez lui à Corbarieu, avait été au coeur d’un vaste débat sur la légitime défense. « C’est vrai, j’ai demandé à Nicolas (le second cambrioleu­r «rescapé» de cette affaire, ndlr) d’arrêter de parler de cette histoire », avoue Djamel qui affirme avoir séparé les deux hommes.

« Le réflexe de légitime défense ne tient pas, » déclare le procureur Pierre Vignolles qui se montre toutefois indulgent envers l’accusé, ce dernier ayant respecté une assignatio­n à résidence d’un an. Un point que relève, Maître Laurent Mascaras qui défend le prévenu. Entre autre, il réclame que sa peine de détention éventuelle soit commuée sous bracelet électroniq­ue.

Une requête à laquelle fait droit le tribunal condamnant Djamel B. à 30 mois de prison dont 12 mois assortis de sursis avec mise à l’épreuve, la partie ferme sous bracelet. .

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Maître Laurent Mascara

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