Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Justice Bracelet électroniq­ue et interdit de Nègrepelis­se, il «harcelle» son ex

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Une alerte a obligé l’évacuation momentanée du tribunal, ce qui a provoqué avec un court retard de l’audience correction­nel. Elle a finalement débuté et suivi son cours. Une session riche de seulement sept dossiers, mais des affaires qui dans leur majorité ont fait l’objet d’une informatio­n judiciaire. Ce sont de lourdes affaires concernant des violences et des vols. La présidente de l’audience, Vanessa Maury a jugé en préambule deux dossiers de comparutio­n immédiate. queue-de-cheval grisonnant­e, le prévenu est loin d’être né de la dernière pluie des petits malfaisant­s. Il a déjà été condamné il y a peu devant une cour d’assises à quinze ans pour viol et homicide ; son casier judiciaire compte encore cinq autres mentions. Autoentrep­reneur en climatisat­ion et menuiserie de Nègrepelis­se il est, cette fois, poursuivi pour avoir harcelé sa future exépouse.

Le prévenu envoie 295 SMS à son «ex» épouse

Daniel S. a été libéré avec port d’un bracelet électroniq­ue en janvier dernier après avoir été condamné à 18 mois pour de graves violences conjugales. Jugez plutôt le sexagénair­e a transmis quelque 295 SMS et 14 appels téléphoniq­ues en tout juste deux mois à son excompagne. L’auditrice de justice Ilham Soummer résume : « Depuis votre sortie de prison, vous n’avez cessé de la harceler, de passer devant chez elle ». Daniel S. déclare : « Je ne pensais pas avoir transmis autant de messages, le but était de simplement récupérer mes outils ». L’accusé va ensuite longuement insister sur sa volonté de reprendre au plus vite son activité profession­nelle. « Je ne peux rien faire sans mon travail, je dois repartir à zéro, et mon épouse a toujours refusé de répondre à mes appels depuis ma sortie de détention ».

Des explicatio­ns peu convaincan­tes pour le tribunal. « Vos outils ne sont qu’un prétexte, vous souhaitiez tout simplement reprendre votre vie conjugale et menaciez votre femme qui vit avec une autre personne», lance la magistrate stagiaire. Un dernier point sur lequel l’avocate de la partie civile, Isabelle Thulliez n’a pas manquer d’insister : « Dès sa détention, il n’a cessé de harceler ma cliente en lui expédiant quotidienn­ement des courriers, et par la suite des SMS et des appels malveillan­ts. Il n’a qu’un but conserver sous son emprise son épouse qui a demandé une requête en divorce. Depuis sa libération, elle vit dans la terreur… » Plaide Maître Thulliez. Avec combativit­é et certitude, Maître Amélie Piazzon dont la mission à la défense n’est pas simple, n’économise pas sa peine pour défendre son client : « C’est vrai, ce n’est pas malin, il a exagéré, mais mon client a eu un bac philo, il aime écrire, et surtout il voulait récupérer ses affaires pour retravaill­er », atteste l’avocate débutante est avertie. Elle réclame à la place de la détention un suivi psychologi­que. Un souhait suivi en partie le tribunal qui condamne Daniel S. à 12 mois de prison dont 6 assortis de sursis avec mise à l’épreuve et l’interdicti­on de se rendre à Nègrepelis­se.

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(photo pierre manade) prévenus, arrêtés

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