Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
«Nous n’avions pas besoin de ça !»
Le Président de la chambre syndicale de Tarn-et-garonne, Jean-luc Volembini, annonce que ses instances nationales ont déposé un recours contre le décret et l'arrêté d'application devant le Conseil d'etat. Nous avons également rencontré M. Gristi, buraliste à Saint Nicolas de la Grave. Le paquet générique créerait une distorsion de concurrence supplémentaire avec les pays voisins qui ne l'ont pas mis en place, favorisant l'essor du marché parallèle.
Comme ils s’y étaient déjà fortement opposés, les buralistes dénoncent les conséquences du paquet neutre, appliqué depuis vendredi, pour leur activité.
A peine le paquet de cigarettes neutre fait-il ses débuts, depuis vendredi, que les buralistes reprennent le combat.
Les buralistes s’y sont fortement opposés tout au long de l’année 2015 ; Ils ont multiplié actions syndicales et manifestations, alors que le Sénat a rejeté la mesure par 228 voix contre 16, le 16 septembre, et que l’assemblée l’a adoptée à deux voix près, le 26 novembre.
Le Président de la chambre syndicale de Tarn-et-garonne, Jean-luc Volembini, annonce que ses instances nationales ont déposé un recours contre le décret et l'arrêté d'application devant le Conseil d'etat : «Nous demandons un report de la mesure tant que l'ensemble des pays européens ne l'aura pas mis en place.»
«Les raisons de notre contestation n’ont pas changé. L’opinion publique d’ ailleurs commence à s’en rendre compte : le paquet neutre va complexifier extrêmement nos taches quotidiennes, et dégrader fortement nos conditions de travail. Cela, alors que personne n’a pu apporter la preuve de son efficacité contre le tabagisme».
"Complexifier les tâches quotidiennes"
Les principaux motifs de la grogne, comme en 2015 où la profession a manifesté à plusieurs reprises, n'ont pas changé. D'abord, le paquet générique créerait une distorsion de concurrence supplémentaire avec les pays voisins qui ne l'ont pas mis en place, favorisant l'essor du marché parallèle, alors que déjà , un paquet sur quatre est acheté en dehors du réseau des buralistes et près de 1 sur 3 en Tarn-et-garonne. En effet, ce marché est très présent en Tarn-et-garonne, «il y a des gens qui font un bon trafic», dénoncent les buralistes qui redoute une baisse de son chiffre d'affaires constitué à 60% par la vente du tabac. «Nous sommes des commerces de proximité, souvent le dernier du village et certains risquent d'être mis en péril. Nous ne vendons pas que du tabac, mais aussi des journaux, des piles… Si l'on veut revitaliser nos territoires, il faut nous laisser travailler».
Face à ce double risque, les buralistes demandent le report du paquet neutre, tant que l’ensemble des pays européens ne l’aura pas mis en place, et une restriction plus forte des limitations d’importation de tabac par les particuliers.
Autre motif de colère, selon les professionnels l'arrivée du paquet neutre va «complexifier les tâches quotidiennes et dégrader nos conditions de travail». «Difficile de différencier ces paquets qui se ressemblent tous avec des avertissements sanitaires qui couvent les deux tiers de l'emballage». Le vapotage est aussi visé par le décret, «aucun produit ne doit être vu par le public de l'extérieur. Je dois aussi retirer l'affiche annonçant la vente de cigarettes électroniques». Désormais les industriels ne peuvent plus produire que des paquets neutres pour le marché français. Les livraisons de paquets avec leur logo cesseront le 20 novembre, les stocks devant être écoulés avant la fin de l'année.