Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Les traditions se perdent
La performance exceptionnelle de Norbert Hofer aura un grand retentissement chez nous également. Au mieux avec son partenaire, le FPÖ, le Front national a la confirmation que sa dédiabolisation lui ouvre de nouvelles perspectives. La preuve est faite que la protection de l'entre-soi et de l'identité culturelle sont des atouts électoraux de premier choix. De plus en plus acculés, le PS et Les Républicains ont peu de temps pour trouver la parade.
Cette poussée se nourrit pour une bonne part d’une colère des électeurs, justifiée à bien des égards. Ce qui est en cause, ce n’est pas tant la validité du vote populaire mais le sentiment qu’aujourd’hui ces partis ont autant la légitimité à gouverner que les autres.
L'autriche n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'effondrement des partis traditionnels. En l'occurrence, droite et gauche ont été éliminées au premier tour. La France et bon nombre d'etats-membres de l'union européenne ne sont pas à l'abri de ces poussées de partis alternatifs. On connaît le discours qui les sous-tend dans la tête des électeurs: on a tout essayé à gauche et à droite, pourquoi ne pas donner une chance aux autres? L'autriche en est là.
Les sociodémocrates et les conservateurs balayés au premier tour n’ont même pas appelé à voter pour le candidat écologiste aussi peu considéré queson adversaire. Même si ce dernier l’a emporté à l’insu de son plein gré après le dépouillement des 900.000 votes par correspondance, une évidence se confirme: sans front républicain, le nationalisme édulcoré et postmoderne avec un emballage apaisé ne fait plus peur.