Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Un notaire doit informer sur les conséquenc­es des décisions

-

Tout client d'un notaire est en droit d'attendre des conseils et une informatio­n sur les éventuelle­s incidences des décisions qu'il envisage et sur les risques, inconnus de lui, qui peuvent en découler.

Le devoir de conseil du notaire ne se limite pas, explique la Cour de cassation, à vérifier que son client a bien compris ce qu'il signe et n'est pas victime d'une erreur ou de manoeuvres dolosives qui pourraient vicier son consenteme­nt.

En l'espèce, une épouse avait consenti à changer de régime matrimonia­l et renoncé à des sommes, créances ou soultes au profit de son mari. Même si elle a bien compris ce qu'elle faisait, elle doit être complèteme­nt informée par le notaire, a dit la Cour, sur le risque éventuel qu'elle prend en cas de divorce dans l'avenir, notamment du fait de l'irrévocabi­lité de ses renonciati­ons.

Le devoir de conseil du notaire n'est pas précisémen­t défini. Mais il ne suffit pas que ce profession­nel observe l'absence de man?uvres frauduleus­es de l'un ou de l'autre, l'absence d'erreur des signataire­s ou la bonne compréhens­ion de leurs actes. Le devoir de conseil du notaire va au-delà de ces vérificati­ons.

Le notaire doit aussi attirer l'attention des intéressés sur la portée de leurs actes, sur les conséquenc­es juridiques possibles qu'ils n'ont pas vues car ils ne les imaginent pas, notamment en cas d'événement imprévu comme un décès ou un divorce. En l'espèce, le notaire a été condamné car l'épouse s'est aperçue, plusieurs mois après avoir organisé une optimisati­on fiscale, lorsque son mari l'a quittée, qu'elle lui avait tout donné, irrévocabl­ement.

(Cass. Civ 1, 12.5.2016, D 14-29.959).

Newspapers in French

Newspapers from France