Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Archéologie : une découverte majeure
BRUNIQUEL • L’importante découverte dans la grotte de Bruniquel suscite des interrogations chez les passionnés...
des inventions de l’humanité».
Cette grotte a été découverte en février 1990 par Bruno Kowalczewski, 15 ans, spéléologue amateur du club de Caussade. Signalement est fait au Service Régional de l’archéologie de Toulouse, notamment à François Rouzaud qui prend immédiatement conscience de l’importance du site. En 1995, les premiers résultats de datation au carbone 14 sur les prélèvements réalisés trois ans plus tôt, sont stupéfiants: ils sont anciens de 47 600 ans. L’étude du site reprend en 2013, une équipe se forme avec à sa tête Jacques Jaubert, professeur de Préhistoire à l’université de Bordeaux. Accompagné de Sophie Verheyden de l’institut Royal des sciences naturelles de Bruxelles qui va travailler sur la technique de datation, Dominique Genty du CNRS, il peut compter sur le soutien logistique de la société archéologique de Caussade et son président Michel Soulier.
Plusieurs éléments donnent un caractère exceptionnel à cette découverte. Ils révèlent que les premiers représentants européens de Néandertal allaient dans des grottes profondes, y construisaient des structures complexes avec des stalagmites, et y faisaient du feu. Des os d’ours ont aussi été découverts. Les plus anciennes preuves formelles de fréquentation des grottes par l’homme étaient datées de 38000 ans, sur le site de Chauvet. C’est une structure unique au monde, un bon de 138 500 ans dans l’histoire ! «Bruniquel est un des site des mieux documentés sur le feu, notamment sur des notions d’éclairage, à plus de 300m en souterrain» précise Jacques Jaubert. 18 foyers seraient à explorer. Pour Michel Soulier, «il est possible que les homme ne passaient pas par le boyau que nous avons emprunté».
Beaucoup de choses restent à découvrir, «les travaux de recherche se poursuivent, mais face a ce site exceptionnel l’état souhaite que toutes les précautions soient prises» explique Michel Vaginay, directeur du pôle patrimoines et architecture de la Drac. Un projet de conservation et de protection au titre des monuments historiques est en cours.
Cette découverte ouvre de nombreuses questions : pourquoi ces anciens néandertaliens sont-ils allés si loin sous la terre ? Quelles activités menaient-ils dans cette grotte ?
La main des néandertaliens anciens a laissé sa trace à Bruniquel cette découverte va révolutionner les savoirs et les perceptions que nous avions de cette période de l’histoire.