Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Pierre Etienne, Alida, Henri Elie et Renée Bourel reconnus Justes parmi les Nations

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En avril 2013, l’inaugurati­on de « l’esplanade des Justes parmi les Nations » a ouvert la superbe page d’histoire de la ville de Moissac. Non, Moissac n’est plus une ville de Justes oubliée….

N’écoutant que leur conscience, des hommes et des femmes de Moissac et des environs ont permis à 500 enfants réfugiés à Moissac d’échapper aux rafles et à l’exterminat­ion durant la seconde guerre mondiale. Si lors de cette inaugurati­on 4 justes sont reconnus à Moissac Henriette Ducom, Alice Pelous, Manuel Darrac et Jean Gainard, puis en 2014 le couple Ernestine et Albini Ginisty, il ne faut pas oublier les autres et ils sont fort nombreux, le maire de l’époque M. Delthil, Capdordy,…tant de personnes mériteraie­nt d’être citées.

Cette ville nous a cachés !

Mais avec la fin de la zone libre en 1943, la situation des enfants de la Maison change radicaleme­nt : ils doivent se fondre dans la population, changer d’identité, avec de fausses cartes fournies notamment par le secrétaire de mairie Manuel Darrac. Beaucoup prennent le nom de leur famille « d’adoption », certains sont cachés chez des paysans, par les soeurs de la Miséricord­e...

Et les quelque 9.000 Moissagais se taisent, protégeant ainsi les enfants et ceux qui les aident. « La vie des Justes ne pouvait être sûre que parce qu’il y avait des « infrajuste­s» qui ne parlaient pas», fait remarquer Jean-claude Simon, en rendant hommage à ceux qui ont respecté le silence.

Une autre page de la vie Moissagais­e

C’est ainsi qu’en 1942 après avoir échappé à la rafle du Vel d’hiv, Bernard, Fils de Paul Simon alors âgé de 18 ans se rendait à Moissac où son oncle Edouard dit «Bouli» lui trouvait un refuge chez des fermiers. Il fut alors placé dans la famille Bourel à la Madeleine, quartier de Moissac. Il faisait partie de la famille, considéré comme un fils, vivant et travaillan­t avec eux à la ferme partageant tous les évènements familiaux heureux ou malheureux. Il avait de papiers au nom de Simonet avec une mention d’âge inférieur pour échapper au STO. Il restera dans la famille Bourel jusqu’à la libération.

Après la guerre, des liens amicaux sont demeurés entre les deux familles et Bernard est souvent revenu chez les Bourrel.

Suite a de nombreuses conférence­s, tables rondes, rencontres avec auteurs de samedi et dimanche réunissant les autorités municipale de trois « villes de Justes » Dieulefit, Le Chambon sur Lignon et Moissac, dimanche en fin de matinée, c’est sur l’esplanade des justes à Moissac qu’a été décerné le titre de « Juste Parmi les Nations » à Pierre Etienne et Alida Bourel ainsi qu’à leur fils Henri Elie et sa femmes Renée, en présence de M. le Préfet, du sénateur, du président du conseil départemen­tal, du Consul de l’etat d’israël à Marseille, du vice président du comité français Yad Vashem, des délégués régionaux du comité Français pour Yad Vashem, des maires des communes voisines, de nombreux moissagais.

Fort ému, lors de son discours, M. Jean-michel Henryot précisera que « Nous sommes donc réunis ce matin pour leur rendre l’hommage que mérite leur attitude exemplaire.

En ces temps toujours difficiles où l’intoléranc­e et même la barbarie nous menacent encore, faisons en sorte que les enseigneme­nts de notre histoire ne restent pas lettre morte, et que nous sachions puiser dans ces exemples la force de maintenir les valeurs de liberté d’égalité et de fraternité qui sont les fondements de notre République. »

Pierre Osowiechi, Vice-président du Comité Français pour Yad Vashem, après avoir énuméré les derniers faits dont les attentas, il termine son discours en posant une question : « Les Juifs de France auront-ils besoin encore des Justes au Xxième siècle ? »

M. le Préfet Pierre Besnard rappellera qu’en cette époque de guerre il n’y avait plus d’etat et que de nos jours cela ne peut arriver car tous les citoyens français ou ceux qui vivent sur le territoire français sont protéger par l’etat.

Lors de la remise de la médaille et du diplôme des Justes parmi les Nations à Pierre Etienne et Alida Bourel ainsi qu’à leur fils Henri Elie et sa femme Renée représenté­s par Francis Bourel, petit-fils de Pierre Etienne. Celui-ci remerciera l’honneur qui est fait à ses grandspare­nts et parents.

Cette cérémonie forte qui souligne l’importance de ces gens qui furent des héros de l’ombre s’est terminée par les chants des hymnes nationaux d’israël et de France..

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Lors de la remise de la médaille et diplôme des Justes parmi les Nations à Pierre Etienne et Alida Bourel ainsi qu’à leur fils Henri Elie et sa femme Renée.
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Tous très attentifs aux tavles rondes ou conférence­s au Hall de Paris
 ??  ?? Les élèves du collège François Mitterrand et de la Sainte Famille se sont associés à cette cérémonie.
Les élèves du collège François Mitterrand et de la Sainte Famille se sont associés à cette cérémonie.
 ??  ?? Tous rassemblés pour les hymnes nationaux.
Tous rassemblés pour les hymnes nationaux.

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