Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Une plainte pour présentation de faux bilans
En septembre 2015, la cour des comptes régionale a publié un rapport d’observations sur la SEMATEG ; il faisait état d’une forte diminution de l’activité entre 2009 et 2013, ce qui avait entraîné une chute du chiffre d’affaires de plus de 32 % sur la période. La cour constatait également que, dans le même temps, la réduction des charges d’exploitation (notamment la masse salariale) n’avait pas suivi le même chemin. Résultat, la SEMATEG est devenue déficitaire en 2010 (-21 K€) et de manière croissante au cours des années suivantes (- 60 K€ en 2011, -75 K€ en 2012, -135 K€ en 2013). Evidemment, ces déficits successifs ont gravement impacté la structure financière de la société, au point de mettre en péril sa pérennité.
C’est dans ce contexte que le nouveau président de la SEMATEG, Gérard Hébrard, a été nommé en juin 2015. Nous l’avons sollicité pour obtenir des éclaircissements sur la situation actuelle de la société, mais aussi et surtout sur son avenir. Qu’avez vous découvert en arrivant à la tête de la SEMATEG il y a un an ?
Gérard Hébrard : Au moment où je suis entré en fonction, il s’agissait de valider les comptes de 2014. Sauf que ni le Conseil d’administration ni l’assemblée générale n’ont voulu les approuver car j’ai rapidement découvert des anomalies comptables et en particulier un compte non justifié qui était débiteur de 744 000 €. Un compte dont les archives ont disparu… Concernant ces anomalies, j’ai porté plainte pour présentation de faux bilan. D’autre part, le résultat d’exploitation est déficitaire depuis 2007. Autant dire que la situation était critique avec un risque de dépôt de bilan, de cessation de paiement et de liquidation judiciaire. Avez-vous trouvé des solutions pour résoudre cette crise ?
Il s’agissait avant tout d’arrêter l’hémorragie et de remettre de l’ordre dans les comptes. Concernant ce dernier point, nous nous y sommes employés. Pour le reste, nous avons procédé à des économies de charges courantes et à une diminution des charges salariales. J’en profite pour signaler que contrairement à mon prédécesseur, je suis un Président totalement bénévole, sans salaire ni avantage en nature. Dans tous les cas, il ne nous a jamais semblé envisageable de tirer le rideau et de mettre la clé sous la porte en laissant des entreprises et des collectivités, avec qui nous avions des chantiers en cours, dans l’embarras. Il n’était pas question de les « planter ». Est-ce à dire qu’il y a encore un avenir pour la SEMATEG ?
Nous avons mené une réflexion pour trouver la meilleure solution. Il faut savoir que, de toute façon, la loi NOTRE nous impose de transformer la SEMATEG. Donc, la SEMATEG sous sa forme actuelle c’est fini. Mais la volonté du Département c’est malgré tout de continuer à fournir un service d’accompagnement pour les communes. Nous estimons que cela fait partie de nos missions et que cela concourt à la solidarité territoriale. Nous allons donc évoluer vers une nouvelle structure qui sera, au moins dans un premier temps, intégrée au Conseil départemental, et qui saura répondre aux nouveaux besoins des collectivités. Le personnel de la SEMATEG sera conservé et tous les dossiers en cours seront menés à leur terme. Je pense que dès le mois de septembre tout sera acté. Cette évolution se fera sans perturbation pour les collectivités qui nous font confiance.
En déficit depuis 2010 Il fallait arrêter l’hémorragie Une plainte pour présentation de faux bilans