Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
La balle au centre
Manuel Valls, répétant son rejet de « la gauche contestataire », ancre chaque jour un peu plus son gouvernement – et la direction du PS – dans un espace centriste laissé en jachère par la droite post-sarkozienne. Plus politicien que politique, ce calcul électoral est superlativement périlleux. Le gouvernement va affronter pendant onze mois toutes les oppositions que provoque sa ligne « social-démocrate et sociale réformiste ». Sans compter les surenchères propres aux périodes électorales.
Tandis que le président de la République démine tous les terrains à coups et à coûts de milliards d’euros - lundi les chercheurs, mardi les enseignants, hier les maires de France - le Premier ministre tente, tant bien que mal, de maintenir la barre d’un navire qui semble prendre l’eau de toutes parts.
Après les cheminots et les électriciens, les pilotes d’air France se mettent en grève, cinq jours francs avant le coup d’envoi de l’euro. C’est fait exprès évidemment. C’est Noël tous les jours. Demeure une question, toujours la même avant chaque élection:est-ce que dépenser ramène ne serait-ce qu’une voix ?
Et pendant ce temps, les Français – les autres, la majorité – subissent, composent, s’arrangent avec résignation, navrés de cette caricature d’un pays impossible à réformer sans excès de protestation, mouvements de rues et postillons à l’assemblée