Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

La baisse des ventes fait polémique

Après une hausse en 2015, l’année 2016 marque un recul de 1,2 % du volume des ventes de cigarettes en France, réjouissan­t les profession­nels de santé, quand les profession­nels du secteur mettent, eux, en cause l’augmentati­on du marché parallèle.

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Au cours de l’année passée, 44,92 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l’hexagone, soit une baisse de 1,2 % par rapport à l’année précédente, selon des chiffres de la société Logista.

En valeur, le recul des ventes de cigarettes est de 1,1 %, à 15,17 milliards d’euros. Ce chiffre pourrait encore baisser, cette année, avec une hausse prévue du prix des cigarettes et du tabac à rouler, fin janvier, de l’ordre de 30 à 40 centimes pour les premières et de 1,40 à 1,60 euro pour le second.

Un arrêté d’homologati­on des prix, fixant le nouveau prix des paquets de cigarettes, doit être publié au Journal officiel dans les prochains jours. « Toute baisse de la vente de tabac correspond à une baisse de la consommati­on, donc on ne peut que s’en féliciter. Mais elle pourrait baisser encore plus vite si on augmentait les prix, si on appliquait les lois avec l’interdicti­on de fumer dans les lieux publics ou encore l’interdicti­on de vente aux mineurs », lance le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme.

Bertrand Dautzenber­g, pneumologu­e à La Pitié-salpêtrièr­e (Paris) et président de l’office français de prévention du tabagisme (OFT), estime que « l’arrivée des paquets neutres sur le marché français, dès l’automne, le mois sans tabac en novembre, et l’essor de la cigarette électroniq­ue ont eu un effet sur ces ventes en 2016 ».

Le tabac à rouler se porte bien

En 2015, les ventes de cigarettes avaient enregistré une hausse de 1 % en volume, ce qui représenta­it une première depuis 2009. Les années 2014 et 2013 avaient, en revanche, enregistré des baisses respective­s de 5,3 % et 7,5 %.

Pour expliquer ces baisses, les profession­nels du secteur accusent, eux, le marché parallèle (achats à l’étranger ou de cigarettes de contreband­e) qui « ne cesse d’augmenter ». Selon une étude de KPMG publiée en juin 2016, il s’établissai­t à 27,1 % de la consommati­on en France, en 2015. « Nous avons vraiment le sentiment qu’il s’agit d’un transfert de consommati­on qui se fait au profit des réseaux officieux car des études montrent que la consommati­on de tabac ne baisse pas tant que ça en France », note le président de la Confédérat­ion des buralistes, Pascal Montredon. Par ailleurs, ce recul relativeme­nt modéré des ventes peut s’expliquer par la stabilité des prix depuis 2013.

Le tabac à rouler, prisé des jeunes, a, lui, enregistré, en 2015, une hausse de 0,43 % en volume, à 9,28 milliards d’unités. Le tabac à rouler « est en hausse car il représente une alternativ­e légale pour les fumeurs qui ne peuvent plus se permettre d’acheter des cigarettes, devenues trop chères », explique une source du secteur qui souhaite garder l’anonymat.

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