Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

L'héritier peut échapper à une dette qu'il ignorait

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Il est possible, dans certaines circonstan­ces, pour un héritier, d'être dispensé du paiement d'une dette du défunt.

Il faut cependant avoir ignoré, au moment de l'acceptatio­n de la succession, cette dette dont le montant serait une charge disproport­ionnée pour le patrimoine de l'héritier, précise la Cour de cassation.

Il ne faut pas confondre cette dispense de paiement pour une dette trop lourde et ignorée, précise la Cour, avec l'annulation de l'acceptatio­n de la succession parce que l'on s'est trompé sur ses éléments essentiels.

Si l'héritier déclare s'être légitimeme­nt trompé et invoque une erreur, par exemple sur le montant de l'actif ou du passif, il dispose en principe de cinq ans pour obtenir en justice l'annulation, l'anéantisse­ment rétroactif de tout ce qui s'est passé depuis son acceptatio­n de la succession.

S'il invoque l'ignorance d'une dette ruineuse, l'héritier en revanche conserve l'héritage. Mais les conditions sont difficiles pour parvenir à ce résultat. D'abord, on ne dispose que de cinq mois après la découverte de la funeste dette pour demander à en être déchargé. Et la procédure est exigeante. Il faut prouver une ignorance légitime. Enfin, il ne suffit pas que la dette ignorée rende la succession déficitair­e. Il faut qu'elle soit ruineuse pour le patrimoine de cet héritier. De plus, il faut avoir eu des motifs légitimes d'ignorer la dette et son ampleur.

Le cas se présente rarement, les établissem­ents bancaires faisant en principe auprès du notaire le bilan des avoirs et des dettes du défunt. Cependant, en l'espèce, le neveu bénéficiai­re du testament d'un oncle avait découvert plus tard que l'oncle s'était engagé comme caution pour une somme très importante. Cette dette éventuelle n'avait pas été mentionnée dans le passif listé par la banque. (Cass. Civ, 4.1.2016, T 16-12.293).

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