Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Participation : entourloupe ou cafouillage ?
Il y a quelques semaines, la direction du Parti socialiste caressait l’espoir d’une participation de 3 millions d’électeurs. Puis Christophe Borgel, la cheville ouvrière de la primaire, estimait les jours derniers qu’il fallait faire 2 millions pour que «ça donne une impulsion». Mais dimanche, le mot d’ordre consistait à dire et à faire dire que, finalement, le succès serait à 1,5 million.
Quinze heures après la fermeture des bureaux, on attend toujours le chiffre définitif. Certains y voyaient le signe d’un tripatouillage. D’autres évoquent des problèmes techniques. Il est vrai que les remontées ont été lentes.
Et puis, silence radio. Le temps de refaire les comptes ? De trouver les éléments de langage ? De passer au second tour pour faire oublier les chiffres du premier tour ?
L'absence de communication officielle sur les résultats définitifs là où ils sont acquis ne fait qu'accentuer le sentiment de confusion. Sentant le coup fourré, la droite filloniste s'est engouffrée dans la brèche, le porte-parole Thierry Solère (et organisateur de la primaire de la droite plébiscitée par 4,3 millions d'électeurs) a mis en cause "la crédibilité de l'organisation".
Signe que le sujet peut déstabiliser l'ensemble du scrutin, Benoît Hamon, désormais favori en vue du second tour, réclamait que l'incertitude "soit levée assez rapidement".
Et s’il y avait un doute sur la participation, il y en a désormais un sur l'exactitude des résultats eux-mêmes. Certitude : les résultats publiés à 10 heures le lundi matin sont inexacts, que ce soit en nombre de voix ou en pourcentage. Ce qui est assez peu sérieux. Explications :
Le compteur affichait 1,6 million de votants le lundi matin. Petit problème, les pourcentages de chacun des candidats étaient au centième près les mêmes que la veille à 00 h 45, avec 350 000 votants en plus.
Même sur le nombre de bureaux de vote réellement ouverts, une incertitude demeure, en l’absence de transmission des données intégrales du premier tour. Une chose est sûre, en terme de participation ce scrutin est un échec.