Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Avec ou sans Modem
François Bayrou, recadré pour avoir tenté de faire pression sur Radio France, a balayé d’un revers de manche la position du chef du gouvernement. Bravache comme D’artagnan, le patron du Modem est fragilisé par l’ouverture d’une enquête préliminaire sur des emplois présumés fictifs en faveur de son parti. Vu l’ampleur de la vague Macron annoncée à l’assemblée, le Modem n’apparaît plus incontournable. Le ministre de la Justice semble ne pas avoir compris que le renouvellement des méthodes politiques prôné par Emmanuel Macron n’est pas affaire de mots mais implique un réel changement de comportement des responsables politiques.
Ces interventions sont d’autant plus maladroites que la procédure n’en est qu’à une enquête préliminaire du Parquet. Il y a sans doute une dimension personnelle dans la réaction de François Bayrou qui tient au sentiment qu’étant un homme politique dont la réputation de probité est reconnue et qui mène de longue date un combat pour la «moralisation» de la vie publique dont l’aboutissement a pris la forme d’un projet de loi adopté hier en conseil des ministres, il se persuade que son passé le rend insoupçonnable. C’est bien mal saisir l’époque.
Ainsi, Édouard Philippe est sorti du bois pour recadrer Bayrou. Difficile de lui reprocher de serrer les boulons quand on se souvient des cafouillages de l’équipe Ayrault et des couacs élyséens en la matière. La verve béarnaise, comme hier celle de Montebourg, risque pourtant de faire monter assez vite la pression.
Un triomphe dimanche de La République En Marche relativiserait le cas du Modem et de son chef. D’allié indispensable, il ne serait plus qu’une force d’appoint.